Louise, femme et écrivain dans sa maturité,décide de profiter,à l'invitation de son amie Anna, de la maison que celle-ci possède à Livourne, en Toscane maritime. Elle s'y installe donc en septembre, pour jouir d'un automne italien lumineux, et travailler à son prochain roman. A Paris, elle a laissé son mari, François, qu'elle aime, mais avec qui les liens ont tendance à se distendre. Le couple n'a pas d'enfants, Louise n'a pas voulu. Et puis il y a cette écriture, qui lui prend le plus clair de son temps.
Anna a tout prévu. La maison est simple, claire, accueillante, la mer toute proche. Elle a même engagé une gouvernante, Graziella. Une femme discrète mais chaleureuse et efficace, habituée à s'occuper d'une famille. Elle a deux enfants, Luca, 21 ans, futur officier de marine militaire, et une fille de 16 ans.
Un jour, par hasard, Louise fait la connaissance de Luca, dans son bel uniforme blanc de cadet. Coup de foudre réciproque. Ils font l'amour une première fois, scellant une liaison clandestine et passionnée. Luca a la brutalité de la jeunesse, sa muflerie aussi, mais il est beau, irrésistible, vivant. Il l'emmène pour une escapade dans le Chianti, dans une décapotable empruntée à l'un de ses amis. Du coup, Louise se met à écrire leur histoire, de façon prémonitoire : elle essaie d'imaginer comment tout cela va évoluer.
Mais le destin frappe : François, qui a eu un grave accident de voiture qu'on pressent volontaire, est dans le coma. Il en réchappera, mais risque de rester infirme, donc dépendant de Louise. Dans sa chambre d'hôpital, où elle l'a rejoint, le couple a une longue explication. Chacun avoue ses secrets : l'accident était de la part de François un acte d'amour et un appel au secours ; Louise, quant à elle, confesse sa rencontre avec Luca, son amour pour lui. Elle termine sur un "J'ai envie d'essayer", égoïste et immoral. Lui, sur un magnanime "Je t'attendrai". Une espèce de pacte intime.
De retour à Livourne, Louise retrouve Luca, mais Graziella les surprend au lit. Luca, de peur d'affronter le scandale, disparaît, sans un mot, et l'écrivain a de plus en plus de mal à faire avancer son roman. L'histoire basculera-t-elle dans le drame - au risque du mélo -, ou bien s'achèvera-t-elle en happy end ?
Il faudra attendre, pour le savoir, les dernières lignes, toutes simples, de ce beau roman, construit comme une tragédie en trois actes et dont l'auteur lui-même souligne la parenté avec Les choses de la vie, le roman de Paul Guimard porté à l'écran par Claude Sautet. Il y réinvente à sa façon le triangle amoureux - mari, femme, amant - en jouant sur les différences (de pays, d'âge, de milieu). De là, on voit la mer peut se lire comme une apologie de la sincérité - la scène des aveux de François et de Louise est un des sommets du livre -, un hymne à la vie, une invite à "suivre sa pente, pourvu que ce soit en montant", comme disait Gide.