La Bibliothèque universitaire des langues et civilisation (Bulac), qui accueillera le 8 décembre la cérémonie de remise du grand prix Livres Hebdo des Bibliothèques francophones, défend depuis sa création en 2011 l’accès ouvert à l’information. Ce principe se manifeste de multiples manières : création d’archives ouvertes institutionnelles, accompagnement des chercheurs pour le versement des données de leurs travaux de recherche dans le dépôt national HAL, rendez-vous individuels, sessions de formation pour les doctorants et les étudiants en master sur différents thèmes tels que le droit d’auteur, les sites d’archives ouvertes, le cadre législatif, etc.
Fortement ancré dans l’identité de l’établissement, ce parti pris s’est renforcé quand l’Institut national des langues et civilisations orientales (Inalco), installé comme la Bulac dans le Pôle des langues et civilisations (Paris, 13e), est passé il y a deux ans au dépôt électronique des thèses. "Il y a un important travail de sensibilisation à mener auprès des chercheurs, note Marie-Lise Tsagouria, directrice de la Bulac. Mais nous constatons que certaines équipes de recherche ont désormais basculé complètement dans les pratiques d’open access." La Bulac est aussi très largement accessible, de 10 heures à 22 heures du lundi au samedi, et offre la possibilité de réserver des carrels de travail 24 heures sur 24. Cela en fait la bibliothèque la plus ouverte dans ce secteur de Paris et lui attire un public nombreux qui sature régulièrement ses espaces. Cette situation avait conduit en 2014 certains étudiants de l’Inalco à réclamer un accès prioritaire, mais en vain : "Ce serait contraire à notre philosophie d’être ouverts à tous", répond la directrice avec un grand sourire.
Cinq ans après son ouverture, la Bulac possède une vision plus précise de ses collections, constituées de plusieurs fonds autrefois dispersés, ainsi que de nombreux dons. Cette maturité l’a conduite à postuler au dispositif national de conservation documentaire partagée CollEx.
La bibliothèque a entamé parallèlement un vaste programme de numérisation de ses manuscrits dont la première livraison, à la fin de l’année 2017, donnera accès à 300 documents.
Véronique Heurtematte