Le choc des titans continue. Alors que Le Monde annonce haut et fort Open AI comme grand gagnant de la course à l’intelligence artificielle, les challengers tous pays confondus ne baissent pas les bras. Amazon se lance dans la partie avec deux grands projets. Un premier pour doter Alexa d’une IA nommée « Remarkable Alexa », un second appelé « Metis » dont le but serait de détrôner Chat GPT. Mais le géant du numérique n’est pas le seul. Deepl, cette plateforme de traduction en ligne capable de traduire un texte en plusieurs centaines de langues et boostée par l’IA, a annoncé dépasser le millier de salariés cette année. Un cap qui fait de la start-up allemande l’une des rares entreprises européennes de tech à tenir tête au leadership américain.

Pénurie de données

Toutefois, l'IA doit composer avec un autre adversaire de taille. Dans une enquête publiée le 25 juin, Les Échos révèlent que le principal adversaire de l’intelligence artificielle ne serait autre qu'elle-même. De plus en plus utilisée et développée, elle commencerait déjà à se sentir à l’étroit dans les serveurs du monde entier. Les Échos ciblent un manque de place pour héberger les serveurs et les données d’entraînement des LLM. Les délais de livraison des systèmes de refroidissement qui permettent notamment à la machine d’éviter le burn-out seraient également rallongés à cause de la demande trop forte. Enfin, c’est le système en lui-même qui est menacé : la machine étant tellement consommatrice de données, elle risquerait d’en manquer pour se nourrir dès 2028 !

C’était sans compter la BNF et ses milliards de références. Fin mars, trois start-up françaises spécialisées dans l’intelligence artificielle - Mistral AI, Giskard et Artefact - ont remporté un appel à projets lancé par Bpifrance, intitulé “Communs numériques pour l’intelligence artificielle générative”. À la clef, une négociation avec la BNF et l’INA pour permettre à ces entreprises d’en utiliser les archives, annonçait le 18 juin Politico. De son côté, l’audiovisuel commence à se constituer en tant que véritable groupe. Face au pillage des données, France TV et les chaînes publiques européennes se sont coalisées sous le nom European Broadcasting Union et ont décidé de faire cause commune avec leur lobby bruxellois, révèle la Lettre.