Paris

La BIU santé est malade

Salle de consultation de la Bibliothèque interuniversitaire santé, à Paris. - Photo DR/Bu Santé

La BIU santé est malade

La Bibliothèque interuniversitaire santé annonçait en janvier la suppression de la majorité de ses abonnements numériques et imprimés. Retour sur les raisons de cette crise sans précédent.

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Par Véronique Heurtematte,
Créé le 20.02.2014 à 19h29 ,
Mis à jour le 21.02.2014 à 09h34

En janvier, la Bibliothèque interuniversitaire de santé à Paris (BIUS) annonçait la suppression de la majeure partie de ses abonnements à des ressources imprimées ou numériques (12 de ses 22 bases de données, 8 000 de ses 11 500 périodiques numériques, 1 000 de ses 1 035 abonnements payants à des revues imprimées et 5 de ses 8 bouquets de livres électroniques). Comment cette bibliothèque, la plus importante en France dans son domaine par l’ampleur et la richesse de ses collections, a-t-elle pu en arriver là ? La hausse continuelle du coût de la littérature scientifique - entre 5 et 15 % par an selon les titres - est le premier facteur. A cela s’ajoute une forte diminution du budget de la BIUS : après une baisse de 5 % entre 2012 et 2013, celui-ci passe en 2014 de 3,7 millions d’euros à 2,3 millions. Une situation que connaissent la plupart des bibliothèques universitaires actuellement, mais compliquée ici par le statut interuniversitaire de la BIUS qui dépend de trois universités : Paris Descartes, Paris-7 et Paris-11. Un statut assez inconfortable partagé par six établissements en Ile-de-France, et sur lequel se penche actuellement l’inspection générale des bibliothèques. Pour schématiser : plusieurs universités bénéficient des ressources de ces bibliothèques mais aucune ne se sent très concernée quand il s’agit de mettre la main au porte-monnaie. La BIUS compte ainsi parmi ses lecteurs 8 % d’étudiants venant de l’université Pierre-et-Marie-Curie Paris-6, alors que cette dernière a décidé il y a trois ans de supprimer le budget qu’elle attribuait à la BIUS.

 

Une situation lourde de conséquences

 

Les suppressions massives d’abonnements risquent de remettre en cause les missions nationales de la BIUS, qui impliquent une responsabilité en matière d’acquisition et de conservation dans ses domaines d’expertise (elle est notamment pôle associé de la Bibliothèque nationale de France, Centre d’acquisition et de diffusion de l’information scientifique et technique, et participe au plan de conservation partagé des périodiques médicaux en Ile-de-France). Cette situation est également très traumatisante pour le personnel, même si celui-ci a réagi de manière pragmatique en se formant à la recherche documentaire dans les sources en open access afin de pouvoir continuer à assurer son rôle auprès du public.

Véronique Heurtematte

(1) http://www2.biusante.parisdescartes.fr/wordpress/index.php/contraintes-budgetaires-desabonnements-2014.

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