C’est une réouverture très attendue : après plus de trois ans de travaux, la bibliothèque interuniversitaire Sorbonne (bis) sera à nouveau accessible aux lecteurs dans le courant de la semaine prochaine. Motivé par la nécessité impérative de mettre aux normes de sécurité les locaux datant du XIXe siècle, l’énorme chantier entamé en juillet 2010 a été pour l’équipe l’occasion de repenser entièrement son organisation, jusqu’alors traditionnelle et centrée sur ses collections, et de développer son offre de services pour mieux répondre aux besoins actuels de ses lecteurs. Affirmant son positionnement de bibliothèque de recherche (elle est accessible aux étudiants à partir du niveau licence), la bibliothèque a créé des services facilitant les séjours longs dans ses locaux - salles pour le travail individuel ou en groupe pour les doctorants, et, à terme, 16 carels (espaces de travail individuels), également sur réservation -, ainsi qu’un lieu de détente avec un coin cafétéria.
Avec la modernisation de ses services, l’autre grand enjeu était d’organiser de manière satisfaisante l’accès à ses collections, sachant que la nouvelle configuration lui a fait perdre environ 38 % d’espace de stockage. La bibliothèque a gardé sur place environ 1 million de documents (20 km de linéaires), soit la moitié de l’ensemble de ses fonds, répartis entre les collections en accès libre regroupées en trois grands pôles thématiques (histoire, littérature et philosophie), les collections stockées dans des magasins accessibles sur accréditation aux doctorants et les collections en accès indirect. Le reste se trouve actuellement stocké pour une petite partie dans des locaux provisoires proches de la Sorbonne, et surtout au Centre technique du livre de l’enseignement supérieur à Marne-la-Vallée. Une navette quotidienne permet d’apporter en 24 heures à la Sorbonne les documents demandés par les lecteurs. La répartition des documents entre les différents emplacements (salles de lecture, magasins, stockage à distance) se fait selon le principe de « gestion dynamique des collections » : les collections seront régulièrement déplacées d’un endroit à l’autre en fonction des statistiques de consultation. « L’idée de différencier le lieu de stockage des documents et le lieu d’accueil des lecteurs est un mouvement général en Europe, relève Philippe Marcerou, directeur des lieux. C’est le principe adopté notamment par la bibliothèque Humboldt à Berlin, ou encore celle d’Oxford. »
Véronique Heurtematte
