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Keynes, personnage de roman et économiste engagé

Keynes, personnage de roman et économiste engagé

John Maynard Keynes entre dans le domaine public

On ne dit pas assez de J. M. Keynes qu’il fut certes un économiste parmi les plus célèbres et les plus originaux, n’hésitant pas à s’écarter des sentiers battus, mais aussi un véritable personnage de roman. Proche de Virginia Woolf et des milieux culturels et artistiques plus généralement, membre du groupe de Bloomsbury, il entretint une relation homosexuelle avec le peintre Duncan Grant, avant d’épouser Lydia Lopokova, une danseuse des ballets Diaghilev. Il fonda pour elle le théâtre de Cambridge.
 
A sa manière, il fut le père de la politique culturelle anglaise : il partit en France afin d’acquérir des œuvres lors de la dispersion de la collection Degas. Il s’agissait alors d’enrichir les fonds de la National Gallery. Il créa une caisse d’aide aux artistes en difficulté lors de la grande dépression des années 1930. En 1941, il devint le premier président du CEMA (Committee for Encouragement of Music and the Arts), futur Arts Council.
 
Parce que dans son livre Les conséquences économiques de la paix, publié en 1919, il s’inquiétait de l’importance des réparations réclamées à l’Allemagne, anticipant les risques d’une deuxième guerre mondiale, il fut très critiqué. Il avait pourtant vu juste.

Il sut ainsi, tout au long de sa vie, intervenir dans la cité, comme économiste, journaliste, chroniqueur, mais aussi expert auprès des décideurs politiques.
 
On a trop souvent réduit la pensée keynésienne à un plaidoyer pour l’intervention de l’Etat. Il faut lire et relire les écrits de Keynes pour mieux en comprendre les finesses, à l’heure où les interrogations se multiplient sur le rôle des économistes dans la société.

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