Jacques Glénat, le propriétaire du groupe d'édition qui porte son nom, est cité par Le Monde dans le scandale fiscal des "Panamas papers". Selon le quotidien qui, en partenariat avec 108 médias étrangers et le Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ), a eu accès à 11 millions de fichiers provenant des archives du cabinet panaméen Mossack Fonseca, spécialiste de la domiciliation de sociétés offshore, Jacques Glénat a détenu de 2009 à novembre 2014 la société Getway SA, domiciliée aux Seychelles.
D'après Le Monde, quatre millions d’euros auraient été placés sur les comptes de cette société qui a acquis de nombreux tableaux –des Bruegel le jeune, un Corot, des Cranach, des Fantin-Latour, des Felix Ziem, etc.–, mais aussi des bronzes ou de l’ébénisterie ancienne. Le groupe et son fondateur possèdent une vaste collection d'art et de mobilier qui fait régulièrement l'objet d'expositions à Grenoble (Isère), au couvent Sainte-Cécile, siège du groupe depuis 2009.
Suite à une réforme au 1er janvier 2014 de la législation fiscale des îles Vierges britanniques, qui contraint les sociétés à faire apparaître les noms de leurs actionnaires, le propriétaire de Getway SA préfère dissoudre la société. Avant cette dissolution en novembre, il distribue en "dons manuels" des œuvres d'art aux enfants de Jacques Glénat, indique le quotidien.
Joint par Le Monde, le fondateur des éditions a confirmé que Getway SA a bien donné des œuvres d’art à ses enfants, mais a contesté formellement "tout lien direct entre cette société et (lui)-même", avant de préciser quelques jours plus tard que"s’agissant d’un compte de société, il n’a pas à être déclaré à l’administration fiscale si bien entendu, vous parlez du compte de la société Getway".
Contactées par Livres Hebdo, les éditions Glénat ne commentent pas pour le moment ces révélations.