Série d'été 2022

Ingénieuses médiathèques : à Nîmes, créer ses propres jeux [1/6]

Le médiateur numérique Fabio Venturelli et le fab manager Geoffrey Undereiner, animateurs du fablab de la ludo-médiathèque Jean d’Ormesson, à Nîmes. - Photo DR

Ingénieuses médiathèques : à Nîmes, créer ses propres jeux [1/6]

C’est une mission que l’Unesco donne aux bibliothèques : favoriser l’épanouissement créatif, stimuler l’imagination, contribuer à faire connaître la patrimoine culturel et les progrès scientifiques. Et c’est le propos des médiathèques qui investissent dans les laboratoires de fabrication numérique, les fameux fablab, que Livres Hebdo se propose d'explorer cet été. Pour le premier volet de cette série, focus sur les réalisations ludiques de la médiathèque Jean d'Ormesson, à Nîmes : les ressources de base et les incontournables.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 06.07.2022 à 10h01

Quand la ludo-médiathèque nîmoise Jean d'Ormesson organise un tournoi jeu vidéo Mario Kart, son fablab se met en branle. En quelques heures, l’imprimante 3D et la découpeuse laser donnent forme à un beau trophée étoilé, encore tout chaud. 

Les deux bricoleurs du fablab sont toujours partants pour enrichir les animations des autres services. « Si les collègues ont besoin de grandes lettres pour une exposition ou de la signalétique, on peut les aider », sourient Geoffrey Undereiner et Fabio Venturelli, le fab manager par le passé ingénieur hydrogéologue, et le médiateur numérique initialement formé en arts plastiques.

Sources d'inspiration participatives

Pour nourrir leur créativité, ils surfent sur le site et groupe Facebook Labenbib (relevant de l’Association des bibliothécaires de France), le wiki participatif du Carrefour numérique2 (le fablab de la Cité des sciences et de l’industrie, à Paris), la boîte à outils du centre d’art numérique belge iMal, ou encore le site de partage d’impressions 3D Thingiverse.

Circuit pour voitures télécommandées, jeux en bois avec des pions de la forme de personnages choisis par les participants… Les laborantins ont déjà adapté un jeu de carte pour les non ou mal-voyants en modifiant leur matière. La dynamique de jeu ne repose donc non plus sur la couleur des cartes, mais sur leur texture.

Boîte inutile...mais rigolote

Autre idée : programmer deux guirlandes lumineuses qui font s’affronter deux joueur devant appuyer le plus vite possible sur leur télécommande. La lumière qui devance l’autre a gagné. Ou encore fabriquer des uselessboxes : une boîte qui s’ouvre via un interrupteur, aussitôt remis en position fermeture par un levier qui aura pointé le bout de son nez. Plus utile qu’on ne le croit.

Les machines ? « Celle qu’on utilise le plus au quotidien est la découpeuse laser, mais c’est cher. Contrairement à une imprimante 3D, qui a elle comme inconvénient de mettre du temps à réaliser une pièce, c’est pourquoi c’est bien d’en avoir deux », conseillent-ils. Cinq heures pour imprimer la coupe Mario Kart. Une quarantaine d’heures pour le parcours de billes. « Mais c’est déconseillé de s’absenter pendant que la machine travaille, en cas de surchauffe », observe Geoffrey Undereiner.

Flocage

Sinon, « le plotter de découpe plaît beaucoup pour floquer. On découpe des formes dans des matériaux fins et flexibles comme du vinyle, puis une presse à chaud permet de coller la matière à un T-shirt, par exemple ».

Pour la grainothèque, il vous faudra des planches de bois, une découpeuse laser, une scie, un marteau, une visseuse et… de l’huile de coude. Et garder à l’esprit les propos d’Ivan Illich dans La Convivalité : « J'appelle société conviviale une société où l'outil moderne est au service de la personne intégrée à la collectivité, et non au service d'un corps de spécialistes. Conviviale est la société où l'homme contrôle l'outil ». Convivialité, le mot clé des médiathèques.

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