Un livre écrit par la main d’un humain, et non élaboré par une intelligence artificielle. C’est la promesse du label « Création humaine », avec lequel s’est associé, ce lundi 8 janvier, la maison d’auto-édition Librinova. Lancé en 2023 par Nicolas et Cécile Gorse en réponse à la profusion de livres entièrement ou partiellement rédigés par une IA, le label certifie qu’une œuvre écrite, audiovisuelle ou musicale est bien le résultat d’une création humaine.
D’abord proposé aux auteurs de Librinova - qui pourront, s’ils le souhaitent, apposer le label sur la couverture de leur livre à partir de mi-janvier pour un montant de 49 euros – le service entend séduire d'autres éditeurs. Et pour cause : de plus en plus de livres auto-édités, notamment sur la plateforme d'Amazon, Kindle Direct Publishing, sont écrits par des logiciels d'intelligence artificielle générative. Librinova et Label Création humaine estiment qu'ils sont « plusieurs milliers » en France. Rédigés en des temps records, ces titres souffrent souvent de graves erreurs factuelles, comme l’IA générative en commet régulièrement.
Des erreurs de taille
La famille de Léon Gautier, Français qui avait participé au Débarquement du 6 juin 1944, avait ainsi dénoncé en décembre une biographie publiée sur Amazon par une certaine « Grace Shaw », truffée de contre-vérités. Publié deux jours après la mort du héros de la Libération, en juillet 2023, le texte affirmait, entre autres, qu'il avait été fait prisonnier en Allemagne.
D'autres titres suscitent le mécontentement de clients d'Amazon. Un acheteur de Stoïcisme: les 10 secrets de la spiritualité antique pour mieux vivre la vie moderne, d'un certain « Aurèle Martin », montre une page où figure une fausse citation de Marc Aurèle, cet empereur romain exhortant à « cultiver une relation saine avec les écrans ».
Librinova est l'un des éditeurs les plus prolifiques en France, avec 9 000 titres depuis sa création en 2014. Les auteurs de la maison, qui paient pour être publiés, ne bénéficient pas de la même visibilité qu’un éditeur classique, mais perçoivent tout de même une importante part du prix de vente de leur ouvrage (70%).