La toute récente alliance britannique d'utilisateurs des bibliothèques (qui regroupe différentes associations dont le groupe d'usagers Londoners for Libraries for Life, présidé par Tim Coates), vient de publier une charte nationale pour les bibliothèques. « Deux tiers de la population en Grande-Bretagne lisent pendant leur temps libre mais seul un tiers visite les bibliothèques », peut-on lire en préambule.
Le texte, organisé en 12 points, préconise notamment d'augmenter les horaires d'ouverture, d'améliorer les collections et les bâtiments, de collaborer et de partager les meilleures pratiques, d'évaluer régulièrement les performances des établissements. Elle recommande également que les bibliothèques soient gérées de manière locale et indépendante afin de mieux rencontrer les besoins des usagers, et toujours par des professionnels qualifiés (une réponse au récent rapport d'un cabinet privé qui conseillait de confier ces établissements à des bénévoles ?).
La charte donne en exemple la politique entamée par la municipalité de Hillingdon à partir de 2007 (1), estimant que si les bibliothèques partout dans le pays adoptaient les mêmes changements, l'économie pourrait se monter à 200 millions de Livres sterling, tout en augmentant la qualité des services.
Toujours aussi radical, Tim Coates a déclaré de son côté : « Toute l'administration des bibliothèques publiques devrait être bazardée. Pas les personnels qui travaillent dur dans les bibliothèques locales, mais les administrateurs et les officiels qui, depuis des années, ignorent les désirs et les besoins du public ».
L'alliance a également annoncé qu'elle comptait mener des campagnes ciblées sur les municipalités qui possèdent les pires services de bibliothèque afin de les inciter à les améliorer. Les premières sur la liste sont les arrondissements londoniens de Lambeth et Doncaster, « parce que leurs bibliothèques sont incroyablement pauvres et que les habitants sont au désespoir », a indiqué Tim Coates.
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(1) Voir LH 782 du 19.06.09.