Le roman noir britannique se porte bien chez Liana Levi. Après avoir découvert l'épatant Swap d'Antony Moore, voici que l'éditrice de la place Paul-Painlevé à Paris propose Il faut tuer Lewis Winter de Malcolm Mackay. Un auteur plus que prometteur né à Stornoway, dans les îles Hébrides, en Ecosse. L'action de son coup d'essai se déroule dans la bonne ville de Glasgow.
Lecteur de Somerset Maugham, Calum MacLean a 29 ans. Voici un tueur à gages ayant la réputation d'être le meilleur de la nouvelle génération. Calum évolue dans le métier depuis dix ans, il n'a jamais vu "l'intérieur d'une cellule", travaille "par nécessité, pas pour le luxe" et ne boit pas d'alcool, "sans avoir compris pourquoi". Pour son nouveau contrat, il doit se rendre dans un club où l'on joue au billard en descendant de la bière et du whisky.
Le club en question est tenu par ses deux commanditaires, Peter Jamieson et John Young. Lesquels lui demandent de s'occuper du cas de Lewis Winter. Un trafiquant de drogue d'environ 45 ans, les tempes grises, qui se bat pour ne pas grossir. Bien que "gagne-petit", Lewis a pris des risques. Peut-être à cause des besoins de sa jeune et sexy compagne de seize ans sa cadette, Zara Cope, qui aime sortir tous les soirs.
Calmement, Calum entame alors ses repérages. "C'est facile de tuer un homme, mais difficile de bien le tuer", explique-t-il. Pour lui, il s'agit là d'une tâche, rien de plus. Une tâche à laquelle il faut juste se préparer avec soin afin d'éviter les désagréments... D'entrée de jeu, Malcolm Mackay impose son rythme et son ton. L'Ecossais creuse ses personnages. Outre le précis Calum, le lecteur apprend à mieux connaître Lewis Winter. Un type en fin de course, qui boit trop et n'arrive pas à refuser quoi que ce soit à une Zara Cope qui le méprise. Parfaitement agencé et bien mené, Il faut tuer Lewis Winter ouvre de belle manière une trilogie policière située à Glasgow. Vivement la suite !
