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Gaza : la librairie Al-Mansour détruite par l'armée israélienne

Samir al-Mansour, devant les ruines de sa librairie al-Mansour à Gaza - Photo Mansour Bookshop

Gaza : la librairie Al-Mansour détruite par l'armée israélienne

"Avec la destruction d'Al-Mansour, Gaza perd l'une de ses principales ressources culturelles", estime Mossab Abu Toha, poète et fondateur de la bibliothèque Edward Saïd. Avant la signature du cessez-le-feu entre le Hamas et Israel, de nombreuses infrastructures culturelles ont été anéanties par la campagne de bombardement de l'armée israélienne.

Par Dahlia Girgis
avec AFP Créé le 25.05.2021 à 20h00

"Il y a 100000 livres sous ces ruines", lance Samir al-Mansour, propriétaire de la librairie al-Mansour à Gaza. Mardi dernier, il regardait les chaînes d'info arabes lorsqu'il a appris qu'un avertissement avait été donné par l'armée israélienne pour détruire l'immeuble. Le lieu est une référence culturelle sur le territoire palestinien. Parmi les "best sellers" vendus par la boutique : le Coran, les manuels pour apprendre les langues étrangères comme le français, des livres pour enfants et des coups de coeur comme les Frères Karamazov de Dostoïevski.

"Il s'agit d'une attaque contre la culture. J'ai traversé deux Intifadas et les trois guerres de Gaza (...) mais ça ne m'était jamais arrivé, jamais la librairie n'avait été détruite", explique le librairie qui a fondé sa maison d'édition en 2000. Les manuscrits étaient imprimés en Egypte, des livres retournaient à Gaza mais d'autres restaient en Egypte et circulaient dans le monde arabe. "Avec la destruction d'Al-Mansour, Gaza perd l'une de ses principales ressources culturelles", estime Mossab Abu Toha, poète et fondateur de la bibliothèque Edward Saïd, créée après la guerre de Gaza en 2014. 

De son côté, l'armée israélienne affirme avoir ciblé des infrastructures et maisons de commandants du Hamas, mouvement islamiste palestinien. Parmi les dégâts matériels, d'autres structures culturelles ont été touchées. Al-Iqraa, une autre librairie de quartier a été réduite en cendres pendant ces 11 jours de bombardement, et un peu plus loin, la "Makteba" al-Nahda, qui tenait plus de la papeterie que de la grande librairie, a été réduite à un tas de gravats. Depuis, le cessez-le-feu signé par les deux parties le 20 mai, le bilan humain s'élève lui à près de 232 morts côté palestinien et 12 côté israélien.

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