Livres Hebdo : Vous avez acté l'existence d'un matrimoine littéraire en Bretagne dans le cadre de recherches menées à l'université Rennes II. Comment le définissez-vous ?
Gaëlle Pairel : Le matrimoine littéraire en Bretagne, ce sont toutes les femmes qui ont contribué à la dynamique littéraire de la région, avec des œuvres singulières à la portée universelle. L'aventure éditoriale autour de ce concept a commencé avec Jean-Marie Goater à l'issue de mon mémoire universitaire en 2014. Il m'a alors proposé de co-rédiger une anthologie, Femmes de lettres en Bretagne. Matrimoine littéraire et itinéraires de lecture (2021), qui propose des portraits de femmes en écriture depuis le Moyen Âge. Mais le matrimoine littéraire en Bretagne désigne plus précisément celles qui écrivent en français pendant et après la Révolution française.
Qui sont ces autrices du matrimoine littéraire en Bretagne ?
Il y en a plein. De nombreuses autrices contemporaines sont aujourd'hui bien identifiées, comme Nelly Alard, Claude Ansgari, Gaëlle Josse, Fabienne Juhel, Marie Le Gall, Laure Morali, Marie Sizun... Après la Seconde Guerre mondiale et jusqu'en 1970, les femmes entrent de plain-pied dans le monde littéraire. On entend alors les noms d'Anjela Duval, Hélène Cadou, Angèle Vannier, Danielle Collobert... Mais les écrivaines du XIXe siècle et de la première moitié du XXe siècle sont injustement méconnues, pour tout ou partie de leur œuvre. Ainsi, Fanny Raoul est célèbre pour son essai Opinion d
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