Bibliothèques universitaires

Fréquentation, dépenses… 7 points clés à retenir de l’étude comparative sur les BU européennes et françaises

Hall de la Bibliothèque du Palais-Université Jean Moulin Lyon 3. - Photo David VENIER

Fréquentation, dépenses… 7 points clés à retenir de l’étude comparative sur les BU européennes et françaises

L’ADBU a profité de son 53e congrès pour publier une étude de la situation des bibliothèques universitaires françaises, de seize autres pays européens et du Québec de 2013 à 2022. Personnel moins nombreux mais plus qualifié, gain de place sur les ressources documentaires, rôle du numérique… Bilan en sept points.

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Par Fanny Guyomard
Créé le 11.10.2024 à 17h22

1- Les bibliothèques sont moins fréquentées qu’avant le Covid. C’est valable pour les treize pays qui disposent de ces données. Mais la France peut se targuer d’un nombre d’entrées physiques par étudiant au-dessus de la moyenne européenne en 2022 (29,4 vs 25,3).

2- Les dépenses documentaires par étudiant et enseignant-chercheur sont en baisse de 10 % sur dix ans. Elles s’élèvent en France à 56 euros, contre 128 euros en moyenne européenne (sans la Suisse).

3- Le nombre de prêts de documents physique par étudiant a été plus que divisé par deux sur 10 ans. La baisse s’est accélérée en 2020 et 2021 (repli sanitaire). Mais ce constat est à relativiser, car « dans bon nombre d’établissements, lorsque la version numérique d’un document coexiste avec sa version imprimée, la première est priorisée et remplace souvent la seconde », soulève le rapport. Et les bibliothèques ayant eu tendance à allonger la durée du prêt, il serait plus pertinent de compter la durée de séjour d’un document chez un lecteur plutôt que l’acte du prêt en lui-même.

4- Dix pays constatent une forte augmentation de la consultation des articles de périodiques électroniques par étudiant et enseignant-chercheur (+89 % en dix ans). Sur cette période, les Pays-Bas ont consacré plus de 90 % des dépenses documentaires aux ressources numériques. Pour la France, le nombre de livres électroniques consultés par étudiant était en 2022 de 14,5 (+207 % en 10 ans), contre 27 pour la moyenne de dix pays européens.

5- La surface des espaces destinés au public a globalement augmenté, mais moins vite que la population estudiantine. Ce qui augmente : le nombre de places de travail en groupe.

Pour libérer de la place pour l'accueil du public tout en réduisant les superficies réservées aux collections sur support, le Royaume-Uni réfléchit par exemple à des entrepôts de documents partagés à l’échelle nationale. Le dispositif existe pour les Universités parisiennes, à travers le CTLES, qui leur loue à Bussy-Saint-Georges des espaces, ou gère leurs collections en ôtant les doublons entre deux bibliothèques. Il coordonne également à l’échelle nationale le prêt de périodiques entre établissements.

6- Les horaires d’ouverture hebdomadaires français, malgré une légère progression, sont en-deçà de la moyenne européenne : 60 heures, contre 65 en moyenne en 2022.

7- Le nombre d’ETP de personnels de bibliothèque pour 1000 étudiants est en baisse (-12 % en dix ans) et est en France plus faible qu’ailleurs (3,4 en France vs 4,9 en moyenne en 2022). Mais le budget dédié par les BU françaises est lui en croissance, car il faut rétribuer le gain d’ancienneté de l’agent, et son niveau de technicité, l’étude relevant que de plus en plus relèvent des catégories A et B. Si la France se caractérise par la proportion la plus faible de la part des dépenses documentaires dans les dépenses totales (22 % vs 35 % en moyenne, européenne), c’est aussi elle qui dédie la plus grosse part de ses dépenses au personnel (69 % vs 51 % en moyenne européenne).



L’étude complète est à retrouver ici.

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