HAUTE-NORMANDIE

Les supporters font la queue devant la bibliothèque.- Photo VILLE DU PETIT-QUEVILLY

Lorsqu'on demande au maire du Petit-Quevilly, Frédéric Sanchez, s'il préfère son équipe de football ou sa médiathèque, il s'indigne un peu : "Je ne me pose pas la question comme ça, il nous faut un club de foot et une bibliothèque." Il faut dire que dans cette ville de l'agglomération rouennaise, sport et lecture publique font bon ménage. Le désormais célèbre club amateur USQ (Union sportive quevillaise), qualifié en finale de la Coupe de France contre l'Olympique lyonnais, a donné l'occasion à la bibliothèque municipale François-Truffaut de faire venir dans ses murs les 2 000 supporters de l'équipe locale. "Depuis les quarts de finale, l'ensemble de la commune est en liesse derrière son équipe, dit la directrice, Sylvie Cordier, la bibliothèque se devait de participer à cette euphorie collective et de faire découvrir les lieux à des personnes qui n'auraient jamais imaginé y entrer. »

C'est ainsi que la bibliothèque s'est mise aux couleurs du club (jaune et noir), le personnel a enfilé les maillots et organisé une distribution d'écharpes offertes à cette occasion par la municipalité. "Deux jours avant le match du Stade de France, le 26 avril, raconte Sylvie Cordier, la foule se pressait devant la bibliothèque bien avant l'ouverture. Du jamais vu ! même pour l'emprunt du dernier Marc Levy ! » 1 500 écharpes ont été distribuées en deux heures "sous le regard de la police, de quelques ronchons, mais de beaucoup d'heureux et de déçus devant l'épuisement des stocks ».

Depuis, on sait que l'US Quevilly a perdu au Stade de France, "mais seulement par 1 à 0, l'honneur est sauf, note Sylvie Cordier. Et nous avons atteint notre objectif majeur, faire découvrir l'adresse de la bibliothèque à l'ensemble de la population avec une quarantaine d'inscriptions à la clé". Autre avantage : la presse locale et les médias nationaux se sont intéressés à cette initiative et ont relayé l'événement, interviewant le maire au sein de la bibliothèque.

Ainsi, Frédéric Sanchez aime à penser que sa ville de 22 000 habitants peut jouer sur les deux tableaux : football et lecture. Mais surtout, ce philosophe de formation est convaincu du rôle crucial de cet équipement culturel. "Comment mieux lutter contre l'ignorance et les préjugés qu'en ouvrant largement la bibliothèque au plus grand nombre ? dit-il. Dans notre ville où de nombreux habitants ont des revenus faibles, il est essentiel de mener une vraie politique de service public pour la culture et l'éducation. »

La bibliothèque, résolument citoyenne, sert aussi de bureau de vote pendant les élections et propose les services d'un inspecteur des impôts pour aider les usagers à remplir leur déclaration. C'est d'actualité...

03.10 2014

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