Rideau sur la 13e édition des Petits champions de la lecture. La grande finale de ce concours de lecture à voix haute s’est déroulée mercredi 25 juin sur la majestueuse scène de la Comédie Française. Quinze écoliers de CM1 et CM2 en ont foulé le sol, livre en main, pour donner vie à une série de textes, tirés de la sélection du comité de l’événement, devant une foule de visages épatés par ces talents précoces.
Acclamé lors de son passage - une interprétation aussi vivante que désopilante du titre À l’écoute (Éditions du Rouergue) signé Thomas Gornet -, le jeune martiniquais Kendjy a remporté haut la main la première place du concours. « Il a provoqué un véritable raz-de-marée auprès du public », s’est réjouie Clémentine Beauvais, marraine de l’événement, juste avant que la foule en liesse ne scande avec ferveur le nom du nouveau lauréat.
Jeunes talents
Originaire des Hauts-de-France, Margaux s’est vu remettre la deuxième place pour sa lecture de Quelque chose sur le cœur (Syros), récit d’Amélie Antoine sur le harcèlement scolaire. « Margaux a su embarquer le public et livrer un texte très agréable à entendre », a commenté Jean, lauréat 2024 du concours. Venue de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Armelle - qui a d’ailleurs eu l’honneur d’ouvrir le bal des lectures - a décroché la troisième place du podium grâce à son interprétation d’un extrait du Tour du monde en 80 miaous de Nathalie Somers et Bastien Quignon (Didier Jeunesse).
Avec plus de 200 000 candidats et près de 8 000 classes représentées, le concours a connu une nouvelle progression de sa fréquentation, en hausse de 37 % par rapport à l’année dernière. Un succès qui ne pourrait être sans l’engagement et l’implication de milliers d’enseignants. « C’est grâce à [eux] que ce jeu est une telle réussite et que l’on peut bénéficier de ces lectures de qualité », a déclaré Antoine Gallimard, président de la compétition.
« Aujourd’hui, les Petits champions de la lecture touche le monde entier »
« D’ailleurs, aujourd’hui, cet événement touche le monde entier », a-t-il poursuivi. Et pour cause, alors que le concours s’ouvrait l’an dernier aux établissements français d’Europe, il s’est aujourd’hui étendu au monde entier, propulsant Ezio, élève à Porto (Portugal), en digne représentant des établissements francophones à l’étranger.
Arrivées discrètement au cours d’un interlude, les ministres de la Culture, Rachida Dati, et de l’Éducation nationale, Elisabeth Borne ont également tenu à s’exprimer en faveur de la lecture à voix haute. « Je vous avais déjà vu au Grand Palais, lors du Festival du livre de Paris, mais je suis une fois de plus impressionnée par votre concentration et votre assurance », a déclaré Rachida Dati auprès des 15 finalistes, sagement assis au premier rang.
Sensibiliser à la lecture dès le plus jeune âge
Qualifiant la lecture et le livre comme d’« importants facteurs d’intégration », la ministre a même partagé le souvenir de sa mère, « qui ne savait ni lire ni écrire et à qui je faisais la lecture de mes livres de CP ». De son côté, Elisabeth Borne a salué ce concours qui « célèbre le plaisir de lire et le bonheur de s’approprier un texte », rappelant également que l’opération « Cet été, je lis », lancée le 2 juin dernier, offre désormais la possibilité d’emprunter ou de recevoir des livres durant toute la période estivale.
Alors que l’étude 2025 du Centre national du livre a rendu compte d’une baisse généralisée de la lecture (et des lecteurs), cette nouvelle initiative entend encourager l’exercice dès le plus jeune âge. Mais il se pourrait bien que les défis d’aujourd’hui aient évolué. Constatant que la pratique de la lecture ralentit au-delà de 14 ans, alors qu’elle progresse en-dessous, Antoine Gallimard y voit finalement l’horizon d’un nouvel espoir pour les générations à venir : « Je crois que c’est désormais aux enfants de montrer aux adultes le chemin de la lecture ».
