Répondant aux critiques de deux libraires parisiens à propos des marchés publics de livres, Librest répond avoir « réclamé à nombreuses reprises au conseil d'administration du SLF, la création d'une charte de bonne conduite entre libraires notamment pour les marchés publics ». Et surtout, ils estiment que : « l'urgence de la situation nous impose d'agir plutôt que de réclamer, de poursuivre dans la voie du partage et de la mutualisation et d'accepter l'idée que notre société est en mouvement ».
Voici leur courrier :
Et s'ils se trompaient de combat ?
Cet été, deux libraires parisiens ont pris la parole à travers Livres Hebdo pour dénoncer le fonctionnement des marchés publics de livres et plus spécifiquement des dérives de « prédateurs » en désignant très précisément le groupement Librest. Il est donc légitime d'y répondre.
Nous, libraires indépendants du réseau Librest*, avons décidé de renforcer l'identité, la valeur ajoutée et le conseil dans nos librairies et de mutualiser ailleurs les outils et les moyens pour apporter une prestation à la hauteur des attentes nouvelles des collectivités : site internet, modalités de commande et de suivi, moyens humains, logistiques. Nous leur proposons une combinaison originale, dont nous sommes fiers, entre librairies et structure logistique. En 3 ans, nous avons gagné un certain nombre de marchés publics et restructuré notre plateforme issue du rachat de la Générale du Livre. Dans le même temps nous avons positionné cet ancien comptoir comme distributeur de petits éditeurs (avec une remise unique de 35%) permettant ainsi à 3 000 librairies de mutualiser les frais d'approches et de raccourcir les délais d'approvisionnement. Enfin nous proposons à tous nos confrères (déjà 700) de disposer de notre site internet lalibrairie.com, unsite mutualiste, gratuit, qui vend prioritairement les livres du point de vente et qui renvoie les internautes dans les librairies.
Depuis 8 ans, nous sommes impliqués dans pratiquement toutes les structures professionnelles et interprofessionnelles du livre considérant que c'est collectivement qu'il faut peser, partager et agir.
Nous avons (en 2005 !) initié le projet d'un portail de la librairie indépendante. Mais le principe de réalité s'est imposé et nous avons considéré qu'il était plus efficace de décider et d'entreprendre à un petit nombre.
Nous avons réclamé à de nombreuses reprises au conseil d'administration du SLF, la création d'une charte de bonne conduite entre libraires notamment pour les marchés publics.
Dans une dizaine de région, nous avons répondu présent aux invitations de libraires ou d'associations de libraires pour leur apporter notre expérience, partager notre savoir-faire et les encourager dans leurs projets collectifs.
Dans un contexte économique difficile, on peut toujours en appeler aux pouvoirs publics pour redynamiser la pratique de la lecture et réclamer des mesures dérogatoires, on peut aussi désigner des coupables. Nous pensons que l'urgence de la situation nous impose d'agir plutôt que de réclamer, de poursuivre dans la voie du partage et de la mutualisation et d'accepter l'idée que notre société est en mouvement.
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* Renny Aupetit, Xavier Capodano, Jérôme Dayre, Georges-Marc Habib, Bruno Liscia
Libraires indépendants, membres du collectif Librest, directeurs associés de la Générale Librest