Dans moins d’un mois, quand la délégation américaine des Jeux olympiques posera ses bagages dans le Val-d’Oise, une surprise les attendra au centre sportif Athletica : une dizaine de courriers leur souhaitant la bienvenue, rédigés par des collégiens en cette matinée du 11 juin. Accompagnés par leurs professeurs, ils se sont prêté à l’exercice au cours d’un atelier organisé au Livrodrome, parc d'attractions littéraires itinérant dont la 5ᵉ édition démarrait aujourd’hui sous le soleil et les arbres touffus du parc Beaulieu, à Ermont. Le coup d’envoi de l’opération nationale Partir en Livre s’est fait en la présence de Régine Hatchondo, présidente du Centre national du livre (CNL), du maire d’Ermont Xavier Haquin ainsi que de Gauthier Morax, concepteur et directeur du Livrodrome.
Briser la glace (et les complexes)
« Nous pensons le Livrodrome comme un laboratoire d’expérimentation culturelle, explique à Livres Hebdo Gauthier Morax. Tous les acteurs de la vie culturelle du Val d’Oise ont mis du leur dans ce projet, en partenariat avec la CNL. » Le résultat : une vingtaine d’installations spécifiques à la commune et 500 chèques-livres remis aux adolescents, ainsi qu’un recueil de dix nouvelles « sportives » réalisé pour l’occasion. « On pousse les jeunes à se débarrasser de leurs complexes, et on brise la glace ! », résume Régine Hatchondo. Un nombre important d’activités et de sélections littéraires sont dédiées à la littérature américaine, autre clin d’œil à l’actualité sportive imminente.
Aux antipodes des conventions, le Livrodrome a des allures de parc d’attractions. Les adolescents peuvent y acquérir de faux tatouages manga, faire du tir à l’arc, de la boxe « dessinée » et découvrir comment les livres se fabriquent au stand « Manufacture du livre ». Le « Bookclub », qui s’apparente à une simple bibliothèque, est doté d’un dispositif audio permettant d’entendre les recommandations littéraires des jeunes qui ont choisi les ouvrages.
Très prisé avant le déjeuner, le cabinet de voyance nous ouvre les portes de sa cabane jaune et rouge, remplie de coussins moelleux et de livres. Chaque carte de tarot disposée sur la table a été créée pour l’occasion, et renvoie à un ouvrage. « Les jeunes sont intrigués », sourit Maria Matalaev, traductrice et taromancienne pour la journée. « Mais les adultes qui viennent me voir arrivent avec plus de questions, j’ai eu deux sportives plus tôt dans la matinée qui voulaient savoir si elles allaient réussir leur compétition. »
Nous repartons avec une ordonnance littéraire salée, prescrite par les bibliothécaires de la Médiathèque André Malraux. Ce soir, elles recevront l’auteur américain Douglas Kennedy à l’occasion de cette programmation 100% américaine.