4 OCTOBRE - ROMAN NOIR Islande

Depuis Le temps de la sorcière (Métailié, 2007, repris en Points), on aime régulièrement avoir des nouvelles du héros récurrent d'Arni Thorarinsson. Einar habite à Akareyri, au nord de l'Islande, où il occupe une maison jumelée dans le quartier de Hlidahverfi. Il a une perruche et une fille de 16 ans, Gunnsa, qui préfère lui envoyer des SMS plutôt que de lui téléphoner. Journaliste, Einar travaille pour le Journal du soir où il s'est d'abord occupé de la rubrique des faits-divers.

Un jour, en marchant dans la rue, le voici qui tombe nez à nez avec un chariot rouge de la poste renversé sur le trottoir, des tas de lettres jonchant le sol. Puis il découvre une femme en train d'étouffer avec autour du cou une écharpe en laine grise. La malheureuse postière va mourir pendant son transport à l'hôpital. Elle s'appelait Agla Sigridur Bernhardsdatir, avait 32 ans et était sourde. Dans la foulée, Einar se voit chargé par son rédacteur en chef d'aller interviewer Olver Margretarson Steinsson, l'ancien actionnaire principal de son journal. Au lieu d'un fringant "nouveau Viking", il découvre un homme d'affaires aux abois, en plein divorce, actuellement en liquidation judiciaire et sous le coup de toutes sortes d'enquêtes. Un homme qui lui dit essayer de retrouver Dieu au fond de lui-même. Peu après, il se trouve même que la fille d'Olver est enlevée...

Une fois de plus, ce qui frappe dans L'ange du matin est le climat développé par Arni Thorarinsson. Le natif de Reykjavik préfère la psychologie au suspense, s'intéresse avant tout à ses personnages et à leur questionnement. Derrière l'intrigue policière, l'auteur du Septième fils (Métailié, 2010, repris en Points) peaufine le portrait d'un pays secoué par une crise aussi économique que morale. Et continue de séduire avec les analyses d'un Einar affirmant qu'on "ne doit pas vivre pour son travail. Pas plus qu'on doit vivre pour l'argent. On doit vivre pour vivre".

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