Exposition

D'Oum Kalthoum à Dalida, les divas à l'Institut du monde arabe

Photomontage de Dalida d’après une photographie originale de 1986 avec insertion d’un portrait réalisé en 1954. - Photo DR. Productions Orlando

D'Oum Kalthoum à Dalida, les divas à l'Institut du monde arabe

L'Institut du monde arabe propose à partir du 19 mai de découvrir l'histoire artistique et féministe du monde arabe à travers les grandes divas telles que Oum Kalthoum ou Fayrouz.

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Par Dahlia Girgis
Créé le 19.05.2021 à 03h12

Pour les arabophones ou les amoureux du Moyen Orient, l’exposition Divas. D'Oum Kalthoum à Dalida n'est qu’un retour nostalgique dans le Caire cosmopolite des années 20. La capitale égyptienne est à cette époque l'épicentre d'une culture artistique qui se développe jusqu'aux années 70. L'Institut du monde arabe (IMA) propose à partir du 19 mai de découvrir cet univers entre évolution artistique et féminisme. "Les questions de liberté de la femme dans le monde arabe font souvent l’objet de raccourcis et d’amalgames", souligne Jack Lang, président de l’IMA.

Derrière une installation illuminée par le visage de certaines célébrités, le salon littéraire de Hoda Chaaraoui (1879-1947) est reconstitué comme à l'époque. Une machine à écrire et le livre de Butrus Al-Bustani, Enseignement des femmes est posé sur le bureau en bois. D'autres pionnières comme May Ziadé fréquente ces lieux. L'ouvrage Prisonnière du Levant : la vie méconnue de May Ziadé de Darina al Joundi (Grasset, 2017) revient sur le parcours de cette auteure féministe. Dans ces salons littéraires, la femme s'émancipe et ouvre la voix à la génération future.
 
Portrait de Hoda Chaaraoui, féministe égyptienne- Photo 1930, BIBLIOTHÈQUE MARGUERITE DURAND


Dès l'entrée de l'exposition, des morceaux de musique accueillent le visiteur et le guide à travers les différentes salles. Parmi elles, quatre sont consacrées aux "voix d'or" du monde arabe : Oum Kalthoum, Warda al-Djazaïria, Fayrouz et Asmahan. La première surnommée "L'Astre de l'Orient" révolutionne le chant avec le tarab, une sorte d'extase provoquée par la prestation musicale. Chacune de ces artistes représente une histoire politique sociale et musicale, en partie condensée par Kamal Kassar dans L'Orient sonore: musiques oubliées, musiques vivantes (Sindbad).
 
Fayrouz à l'exposition Divas. D'Oum Kalthoum à Dalida
La visite se poursuit avec l'âge d'or des stars de "Hollywood sur le Nil". Les comédies musicales avec des actrices comme Hind Rostom, Samia Gamal ou encore Leila Mourad, s'exportent à l'étranger. L'auteure Marie-Claude Bénard revient à travers des témoignages sur le succès du cinéma égyptien à cette époque dans La sortie au cinéma : palaces et ciné-jardins d'Egypte, 1930-1980 (Parentheses, 2016).

Proche de la fin de l'exposition, Lamia Ziadé a réalisé une installation reprenant le titre de son roman graphique Ô nuit ô mes yeux (P.O.L). L'ouvrage explore à travers notamment les destins d’Asmahan et d’Oum Kalthoum l’histoire du monde arabe au XXe siècle et le rôle que les Divas ont pu avoir dans l’émancipation des femmes. Derrière une vitre sont disposées divers objets, tous liés l'histoire du monde arabe et à ses divas : paquet de cigarettes, carafe, bouteille d’alcool ou encore mouchoir.
 
L'installation Ô nuit ô mes yeux de Lamia Ziadé

 

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