Derrière une installation illuminée par le visage de certaines célébrités, le salon littéraire de Hoda Chaaraoui (1879-1947) est reconstitué comme à l'époque. Une machine à écrire et le livre de Butrus Al-Bustani, Enseignement des femmes est posé sur le bureau en bois. D'autres pionnières comme May Ziadé fréquente ces lieux. L'ouvrage Prisonnière du Levant : la vie méconnue de May Ziadé de Darina al Joundi (Grasset, 2017) revient sur le parcours de cette auteure féministe. Dans ces salons littéraires, la femme s'émancipe et ouvre la voix à la génération future.
Dès l'entrée de l'exposition, des morceaux de musique accueillent le visiteur et le guide à travers les différentes salles. Parmi elles, quatre sont consacrées aux "voix d'or" du monde arabe : Oum Kalthoum, Warda al-Djazaïria, Fayrouz et Asmahan. La première surnommée "L'Astre de l'Orient" révolutionne le chant avec le tarab, une sorte d'extase provoquée par la prestation musicale. Chacune de ces artistes représente une histoire politique sociale et musicale, en partie condensée par Kamal Kassar dans L'Orient sonore: musiques oubliées, musiques vivantes (Sindbad).
Proche de la fin de l'exposition, Lamia Ziadé a réalisé une installation reprenant le titre de son roman graphique Ô nuit ô mes yeux (P.O.L). L'ouvrage explore à travers notamment les destins d’Asmahan et d’Oum Kalthoum l’histoire du monde arabe au XXe siècle et le rôle que les Divas ont pu avoir dans l’émancipation des femmes. Derrière une vitre sont disposées divers objets, tous liés l'histoire du monde arabe et à ses divas : paquet de cigarettes, carafe, bouteille d’alcool ou encore mouchoir.