Dominique Reynié, doublement primé à la Journée du livre politique

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Dominique Reynié, doublement primé à la Journée du livre politique

La 21e Journée du livre politique, le 4 février, s'est inerrogée sur le rapport entre éthique et politique, avec, entre autres intervenants, Stéphane Hessel.

Par Vincy Thomas
avec vt Créé le 15.04.2015 à 22h43

La 21e Journée du livre politique s'est déroulée samedi 4 février à l'Assemblée nationale. Dans une salle des fêtes remplie, les débats autour de l'éthique en politique se sont succédé tout au long de ce samedi hivernal, avec, comme intervenants, des élus issus de tous bords politiques et des personnalités comme Stéphane Hessel, qui résumait très bien la thématique : « La politique est un art qui exige qu'à côté d'une éthique de conviction, il y ait une éthique de responsabilité ».


Trois prix ont été remis. Le prix des députés et le Prix du livre politique ont été décernés au même essai : Populismes : la pente fatale, de Dominique Reynié, paru en avril dernier chez Plon dans la collection « Tribune libre ». Le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, a présenté l'ouvrage comme « un livre qui éclaire la complexité actuelle ». Le jury du Prix du livre politique avait écarté tous les livres en lien avec un candidat à l'élection présidentielle. Il a également décerné une mention spéciale à Michèle Cotta pour ses Cahiers secrets de la Ve république (Fayard).


En recevant ses deux prix, Dominique Reynié a longuement expliqué la menace que représente le populisme pour les démocraties européennes, qui, selon lui, sont en phase de délitement. Dans un discours très politisé, qui mettait en garde ceux qui empruntent le vocabulaire et les thèmes des partis nationalistes et populistes, il a également rendu hommage aux journalistes qui nous préserveraient des tentations d'exploiter les angoisses et les colères comme fonds de commerce.

Une fracture profonde entre les élites et le peuple

Car plus on parlait d'éthique, plus les conférenciers essayaient de comprendre la fracture entre les élus et le peuple. Bernard Accoyer (UMP) constatait en effet « le sentiment négatif à l'égard des politiques. » Dominique Reynié lui répondait en rappelant qu'une politique populaire n'était pas une politique populiste et qu'être anti-populiste n'était pas être « anti-peuple ».

Tous ont semblé terrifiés par ce fossé entre le citoyen et l'élu, certains arguant que les discours de circonstance discréditaient la parole, d'autres accusant les contradictions entre l'égoïsme individuel et une aspiration à davantage de solidarité. La journée s'est conclue avec cette impression d'impuissance à retisser le lien entre le peuple et les décideurs. Peut-être, comme le soulignait Hessel, plus indigné que jamais, parce que les actes ne suivent pas toujours les idées.

15.04 2015

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