Impliqué dans la profession, Charles-Henri Flammarion fut, de 1995 à 2003, le président du Cercle de la librairie (propriétaire du groupe Electre, auquel appartient Livres Hebdo). Il a aussi siégé au Syndicat national de l'édition (SNE), comme membre du bureau, entre 1979 et 1988, ainsi qu'entre 1996 et 2003.
Quatrième génération
Né en 1946 dans une famille dont le nom illustre fait désormais partie du patrimoine français, Charles-Henri Flammarion était l’arrière-petit-neveu de l'astronome et écrivain Camille Flammarion, et l’arrière-petit-fils d’Ernest Flammarion, fondateur de la Librairie Flammarion.
Fils de l’éditeur Henri Flammarion, il a poursuivi le développement de la maison qu’il dirigea avec ses deux frères, Alain et Jean-Noël Flammarion. En 1976, il crée en effet, avec Alain et Jean-Noël, Flammarion 4 (pour quatrième génération), afin de reprendre les librairies Flammarion et d'en ouvrir de nouvelles, principalement liées aux musées.
En 1981, il devient directeur général de la Librairie Ernest Flammarion, dont son père Henri est le président du conseil d’administration. En 1982, il remplace Frédéric Ditis en tant que P-DG de J’ai lu et, à la mort d'Henri Flammarion, en 1985, il lui succède naturellement. Directeurs généraux, ses frères, le secondent ; Alain dirige la distribution et Jean-Noël les librairies.
Charles-Henri transforme la Librairie Ernest Flammarion en Flammarion SA, en 1996, et décide de faire rentrer l'entreprise en bourse. Cela lui permet de se développer et d'acquérir notamment Pygmalion et Casterman. En 2000, il cède 78% de la maison au groupe italien Rizzoli-Corriere della Sera (RCS), une décision qu'il qualifie à l'époque de "difficile", mais "la meilleure pour l'avenir de nos marques, de nos auteurs, de nos lecteurs, de nos clients et de tous les collaborateurs". Il quittera la société trois ans plus tard.
Fidèle à l'esprit éclectique de Flammarion
"C'était une vraie figure d'éditeur, qui avait un profond respect pour les choses de l'esprit, en même temps qu'il était un chef d'entreprise avisé ", raconte Gilles Haéri, actuel président d'Albin Michel, qui avait rencontré Charles-Henri Flammarion en 2001, lorsque ce dernier l'a embauché comme directeur général de Flammarion, alors qu'il n'avait que 29 ans. "C'était un trait de sa personnalité, il aimait faire confiance et parier sur les autres, encourager les éditeurs, comme il l'a fait avec de nombreux avec qui il a travaillé et qui lui sont restés très attachés : Paul Otchakovsky-Laurens, qui fut son premier recrutement chez Flammarion, Viviane Hamy, Marion Mazauric ou encore Françoise Verny."
Ayant travaillé étroitement avec lui durant trois années, Gilles Haéri se souvient d'un homme "très cultivé, grand amateur de littérature, d'art, d'opéra, mais aussi de gastronomie et de bons vins. Il était en cela très fidèle à l'esprit éclectique du catalogue de sa maison."