Quelques jours après avoir communiqué ses résultats pour le premier semestre 2012 (
voir information sur le site du 4 septembre), le groupe Bertelsmann a réuni à Gütersloh, siège historique de l'entreprise, l'ensemble de ses cadres dirigeants pour dévoiler ses grands axes stratégiques de développement pour les cinq à dix années à venir.
Avec à sa tête Thomas Rabe depuis janvier dernier, le cinquième groupe de médias mondial, et le premier européen, s'apprête à entrer dans une nouvelle ère de sa très longue histoire (le groupe a été fondé en 1835 à Gütersloh, à partir d'une imprimerie). Différentes pistes ont été tracées, favorisant un développement que les responsables souhaitent rapide à moyen terme. Elles passent par un développement du numérique qui devrait faire de Bertelsmann une entreprise de pointe en ce domaine, des «acquisitions importantes» , des «partenariats significatifs», et une implantation renforcée dans les pays émergents.
Bertelsmann, qui s'est éloigné de l'international ces dernières années (ces activités reposaient essentiellement sur l'ancien département DirectGroup), est maintenant de plus en plus présent dans les pays émergents que sont la Chine, le Brésil ou l'Inde, tout en restant bien implanté aux Etats Unis où le groupe possède le plus grand éditeur de littérature générale, Random House.
Pour soutenir ces développements, Bertelsmann veut s'appuyer sur une croissance interne (une hausse des ventes et du bénéfice net est d'ores et déjà attendu pour l'année), mais aussi sur un endettement et une possible émission d'actions.
Dans un entretien accordé au quotidien
Frankfurter Allgemeine Zeitung, dans le prolongement de cette communication, Thomas Rabe rappelle que la famille Mohn, propriétaire du groupe, entend rester maître chez elle. Comme en témoigne la nomination toute fraîche à la présidence du conseil de surveillance de Christoph Mohn, 47 ans, héritier des fondateurs.
Mais le patron de Bertelsmann n'exclut toutefois pas ce qui fait pourtant figure de serpent de mer: une possible entrée en bourse du groupe. La transformation cet été de la société en société en commandite par actions et en société européenne favorise cette possibilité.