Yao Wentian, éditeur en chef de la maison hongkongaise Morning Bell Press a été
“attiré” à Shenzen, métropole voisine à proximité de la frontière avec Hong Kong, quand il a été entouré par une dizaine d’hommes en civil, rapporte mardi 21 janvier
le South China Morning Post (SCMP). L’homme de 73 ans a été officiellement arrêté début novembre et amené dans un centre de détention. La police n’a pas révélé les charges qui pèsent contre lui mais elles pourraient inclure des accusations de contrebande ou de fraude aux taxes d’importation.
Avant son arrestation, Yao Wentian s’apprêtait à publier le livre du dissident chinois Yu Jie, réfugié aux Etats-Unis, sur le président Xi Jinping. L’auteur avait également écrit un pamphlet sur l’ancien premier ministre chinois, interdit sur le continent depuis sa parution en 2010.
Harcèlement du Parti communiste
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Je pense que son travail sur mon livre à propos de Xi Jinping est la principale raison de son arrestation”, a assuré l’écrivain au SCMP. Selon lui, l’éditeur avait déjà été harcelé à cause de leur collaboration. “
Le Parti communiste m’a menacé et lui a fait vivre des moments difficiles, mais nous avons continué à travailler à la publication du livre”, ajoute-t-il. Sur sa page Facebook, Yu Jie affirme que son ouvrage doit être publié en avril à Hong Kong et Taïwan.
L’organisation de défense des droits de l’homme Amnesty International estime qu’en 2013, en Chine, au moins 130 personnes ont été arrêtées ou restreintes dans leur liberté de mouvement ou d’expression. Mercredi 15 janvier,
une vidéo publiée sur le site Youtube par PEN International, un regroupement d’auteurs militant pour la liberté d’expression, montrait la Chinoise Liu Xia en train de lire deux de ses poèmes alors qu’elle est assignée à résidence depuis plus de trois ans. Son époux, le prix Nobel de la paix Liu Xiaobo, purge depuis 2009 une peine de 11 ans de réclusion pour “subversion” après avoir corédigé un texte prônant la démocratie en Chine.