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Lectures dans les librairies ou sur les marchés, pétitions... Toutes ces actions peuvent sembler vaines. Pourtant, elles peuvent porter leurs fruits. « Chaque mot du Pen club pendant ma détention me dynamisait moralement moi, ma famille, mais aussi le mouvement démocratique éthiopien », salue le journaliste éthiopien Eskinder Nega, relâché en 2018 après plus de six ans de prison, quand la peine initiale était de 18 ans.

L'avocat Emmanuel Pierrat évoque aussi le cas d'un écrivain camerounais relâché plus tôt que prévu : le directeur de sa prison en avait assez de recevoir du courrier du Pen, de militants et de lecteurs. L'Union internationale des éditeurs rapporte des témoignages équivalents à propos d'éditeurs menacés.

À côté de ces petites actions de harcèlement des autorités, les membres du Pen club et d'autres organisations comme Amnesty international rendent visite aux détenus dans leur cellule et sont partie prenante des procès. « La pression internationale peut faire la différence, estime James Taylor, de l'Union internationale des éditeurs. Pour le blogueur mauritanien Mohammed Mkhaïtir, nous avons travaillé avec 32 autres organisations non gouvernementales. Il a finalement été relâché en juillet. »

La journaliste et auteure turque Asli Erdo?an a elle aussi échappé à sa sentence grâce au soutien d'une multiplicité d'acteurs. En décembre 2016, après plus de quatre mois d'emprisonnement, elle avait été libérée en attendant son procès et avait pu aller chercher en Allemagne son prix de la paix. Elle en avait profité pour faire un crochet par la France, où elle avait rencontré la ministre de la Culture et s'était retrouvée sur le plateau de l'émission « La Grande librairie ».

Cela n'a pas empêché la sentence de la prison à vie de tomber. Mais, dans l'urgence, Asli Erdo?an obtient un asile temporaire en Allemagne. Son agent français et le Pen club l'aident pour ses dossiers, les prix lui permettant aussi de médiatiser sa situation et d'élargir sa notoriété. Son roman La ville dont la cape est rouge va être traduit en Croatie et, l'an prochain, Le bâtiment de pierre pourra être lu jusqu'en Indonésie.

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