Le philosophe
Jacques Bouveresse est décédé le 9 mai à l’âge de 80 ans
. L'ancien professeur du Collège de France était un spécialiste de
Ludwig Wittgenstein, philosophe autrichien du XX
e siècle. Il a notamment consacré une thèse à son sujet :
Le Mythe de l’intériorité. Expérience, signification et langage privé chez Wittgenstein, parue en 1976 aux éditions de Minuit.
Né en 1940 dans le Doubs, Jacques Bouveresse intègre l’Ecole normale supérieure en 1961, école dont il sort premier à l’agrégation de philosophie. Il devient ensuite enseignant à la Sorbonne, à l'Université de Genève puis chercheur au CNRS. En 1995, il est élu au Collège de France à la chaire "Philosophie du langage et de la connaissance". Il poursuit son activité d'enseignant au sein de l'institution. En parallèle, il publie plusieurs ouvrages tels que
Nietzsche contre Foucault : sur la vérité, la connaissance et le pouvoir (Agone éditeur, 2016) ou encore
Les premiers jours de l'inhumanité : Karl Kraus et la guerre ( Hors d'atteinte, 2019).
Son essai
Que peut-on faire des religions ?, paru chez Agone éditeur, est récompensé en 2012 par le prix Raymond-de-Boyer-de-Sainte-Suzanne de l’Académie française. L'ouvrage est une réflexion sur les relations entre raison et croyance religieuse. L'écrivain se confronte aux idées de deux penseurs majeurs du XX
e siècle,
Russell et
Wittgenstein, pour qui le rejet de toute religion instituée, de toute croyance dogmatique et des diverses formes d'irrationalisme n'est pas incompatible avec une tentative de comprendre l'expérience religieuse. Jacques Bouveresse avait reçu, en 2019, le grand prix de philosophie de l’Académie française pour l'ensemble de son œuvre.