Décès du philosophe Claude Lefort

Claude Lefort en 1999

Décès du philosophe Claude Lefort

Ce spécialiste de la critique du totalitarisme était aussi l'ancien directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales.

Par Vincy Thomas
avec vt, avec afp Créé le 15.04.2015 à 19h12

Le philosophe Claude Lefort, dont l'oeuvre importante s'est concentrée sur la critique du totalitarisme, est décédé dimanche à l'âge de 86 ans, a-t-on appris mardi dans le carnet du quotidien Libération.

Né en 1924, agrégé et docteur en philosophie, enseignant à l'université de Caen, puis directeur d'études à l'Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS), Claude Lefort inaugure son oeuvre en 1968 avec Mai 68, La Brèche, écrit avec Edgar Morin. Le livre a été republié chez Fayard en 2008.

Il devient marxiste dans sa jeunesse sous l'influence de son maître Maurice Merleau-Ponty, ce qui le conduit du côté des trotskistes, avant de s'en éloigner progressivement. Déjà à l'oeuvre lorsqu'il fonde la revue Socialisme ou barbarie, avec Cornelius Castoriadis, cet éloignement sera définitif quand il découvrira L'archipel du goulag d'Alexandre Soljenitsyne, auquel il consacrera un livre Un homme en trop (Seuil, 1973).

Il établit alors des liens très serrés entre le phénomène totalitaire et les carences de la démocratie. Pour lui, la démocratie, fruit de l'histoire, est une société "sans corps", où règne une radicale indétermination, constamment en déséquilibre, et qui exige de tous l'invention, comme il le développe dans son ouvrage L'invention démocratique (Fayard, 1981).

Pour lui, la démocratie n'était pas non plus "bonne par nature" et ne garantissait pas spontanément liberté et justice à tous les citoyens.

En 2007, Belin avait édité son dernier livre, Le temps présent : écrits 1945-2005.

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