Justice

Christine Angot a été condamnée par la cour d'appel de Paris, mercredi 4 décembre, pour diffamation envers l'éditeur Christophe Lucquin et sa maison d'édition. Dans une tribune à Libération publiée en avril 2016, elle avait jugé que l'éditeur publiait des "textes à caractère essentiellement pédophile". L'auteure et le directeur de la publication du quotidien, Laurent Joffrin, devront verser solidairement 8 500 euros à la maison d'édition parisienne.

La polémique est née de la publication du livre d'Edouard Louis, Histoire de la violence (Seuil, 2016), dans lequel l'auteur raconte avoit été victime d'un viol, point de départ d'un feuilleton judiciaire. Christine Angot avait alors pris la plume pour développer une théorie selon laquelle l'éditeur Christophe Lucquin aurait été éconduit par Edouard Louis. De part sa relation supposée avec Reda, l'homme suspecté d'avoir violé Edouard Louis, Lucquin aurait alors soi-disant décidé de se venger de l'auteure.

"Christophe est amoureux d’Edouard Louis. Il met sur Facebook la lettre d’amour qu’il lui a envoyée. Mais celui-ci ne lui répond pas. Christophe met alors un tout autre type de messages sur Facebook, moqueries, jalousie littéraire, dénigrement. Il en poste un par semaine", déclarait Christine Angot dans sa chronique à Libération. Puis d'affirmer que l'éditeur publiait "des textes à caractère essentiellement pédophile".

Un droit de réponse et une condamnation


Dans un droit de réponse publié par le quotidien, Christophe Lucquin niait tous les faits qui lui étaient imputés. L'éditeur avait fini par porter plainte pour diffamation publique. Relaxée en première instance, l'auteure de L'inceste (Stock, 1999) a donc finalement été condamnée par la cour d'appel de Paris qui a jugé que ses propos étaient attentoires à l'honneur et à la considération de Christophe Lucquin.

"Affirmer que le fonds de commerce d’une maison d’édition est constitué principalement d’ouvrages à caractère pédophile laisse entendre que celle-ci promeut la pédophilie, alors que cette pratique est pénalement répréhensible et fortement réprouvée par la morale commune actuelle", ont estimé les juges.

Dans un communiqué publié par l'éditeur, celui-ci se félicite de la condamnation tout en regrettant la longueur de la procédure, étalée sur trois ans. "Entre-temps, [la] maison d’édition aura très lourdement pâti [d'une] réputation indue, colportée par une auteure médiatique à l’attention de millions de lecteurs", souligne Christophe Lucquin.

 

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