Rapport

Bilan positif pour l'extension des horaires d’ouverture des bibliothèques

Hémicycle du Sénat. - Photo DOMAINE PUBLIC

Bilan positif pour l'extension des horaires d’ouverture des bibliothèques

Un rapport du Sénat souligne l'impact quantitatif positif de l'extension des horaires d'ouverture des bibliothèques, politique lancée il y a quatre ans. Plusieurs propositions sont émises afin de conserver cette dynamique et d'amplifier cette politique culturelle.

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Par Vincy Thomas
Créé le 02.07.2020 à 18h23

Les sénatrices Colette Mélot (Les Indépendantss, Seine-et-Marne) et Sylvie Robert (Socialiste et républicain, Ille-et-Vilaine), rapporteures d’une mission d’information sur l’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques, ont rendu publics leurs constats et recommandations ce 1er juillet. Selon le rapport, "la dynamique est au rendez-vous".

9 millions de Français concernés

En 2019, 343 projets étaient financièrement soutenus, permettant une augmentation de l’amplitude horaire hebdomadaire de 8 heures 30 en moyenne. 623 communes ou intercommunalités étaient engagées, 747 bibliothèques impliquées, et 9,1 millions de Français concernés.

Selon les rappporteures, l'impact n'est pas que quantitatif. Les horaires étendus, en étant plus conformes aux plages de disponibilité des citoyens, "entraînent une augmentation de la fréquentation et une diversification des publics, renforçant ainsi le rôle des bibliothèques dans la réduction des fractures sociales et territoriales".

Quatre ans après la mise en place d’un dispositif d’accompagnement financier de l’État en faveur des projets d’extension des horaires d’ouverture des bibliothèques et deux ans après le lancement du plan "Bibliothèques" consécutif au rapport "Orsenna-Corbin", cette politique publique aboutit donc à un bilan positif de cette politique "d’inclusion culturelle, sociale et territoriale".

Les deux sénatrices émettent plusieurs recommandations pour conserver et améliorer cette politique.

Pérénnité financière et formation des personnels

Sylvie Robert indique qu'"il y a urgence à assurer la pérennité financière des projets en cours au-delà des cinq années de soutien de l’État" et insiste sur "la nécessité de veiller au financement des nouveaux projets". Le rapport souligne en effet que "ce dispositif d’accompagnement de l’État a été conçu comme une aide financière à l’amorçage des projets, limitée à cinq années. Cela signifie que dès 2021, les premiers projets engagés en 2016 ne bénéficieront plus de l’aide de l’État. Les projets suivants seront concernés en 2022, 2023 et 2024. C’est donc aujourd’hui la question de la poursuite du financement des projets en cours qui inquiète le plus les acteurs de terrain. Or, force est de constater qu’à ce jour, aucune réponse n’a été apportée, ni aucune période de transition préparée."

De son côté, Colette Mélot relève "le besoin d’accompagnement en ingénierie des collectivités territoriales" et appelle à "mettre l’accent sur la formation initiale et continue des personnels des bibliothèques", pour ne pas sous-estimer "les préoccupations d’ordre social, liées à la gestion des ressources humaines au sein des bibliothèques (adhésion des bibliothécaires aux évolutions en cours, prise en compte de leurs besoins de formation, revalorisation de leur statut)". Cette formation pourrait être l'un des sujets centraux dans le cadre des prochaines Assises de la formation en bibliothèque territoriale.

Davantage de coopération et de territorialité

D'autres propositions sont faites comme améliorer l’accompagnement en ingénierie des collectivités les moins bien dotées pour réduire les disparités territoriales, encourager la coopération entre les bibliothèques territoriales et les bibliothèques universitaires en incitant le ministère de la Culture et le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche à mener une réflexion commune et sécuriser juridiquement la compétence lecture publique des départements en affirmant dans la loi le caractère obligatoire du rôle du département sur les bibliothèques départementales de prêt.

En conclusion, Catherine Morin-Desailly, Présidente de la commission de la culture, de l'éducation et de la communication, souligne "l’enjeu majeur que constitue l’aménagement culturel des territoires, en particulier ruraux, alors que s’ouvre un nouveau cycle politique local" et souhaite qu’"une attention particulière soit portée, au nom des droits culturels, aux bibliothèques, médiathèques et aux écoles de musique".

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