Avec Terres promises, Bénédicte Dupré La Tour réinvente les mythes poussiéreux de la Frontière. Prostituée vengeresse, orpailleur paranoïaque, combattante errante ou jeune Amérindienne : ses personnages ne chevauchent pas l’histoire mais y sont engloutis. Ce western littéraire et aride fait entendre les voix discordantes des vaincus, des survivants et des oubliés, en marge des figures héroïques de la conquête.
Doté de 5 000 euros et organisé depuis 1991 par les bibliothèques d’Agglopolys (Blois), le prix Emmanuel-Roblès consacre chaque année un premier roman en langue française.
La sélection 2025 réunissait cinq autres primo-romanciers aux univers contrastés : Philippe Desan avec Montaigne-La Boétie, une ténébreuse affaire (Odile Jacob), Alix Lerasle pour Du verre entre les doigts (Le Castor Astral), Marie-Anne Toulouse avec Histoire de Madame de Rosemonde (L’Atelier contemporain), Jennifer Kerner pour Le tissu de crin (Mercure de France) et Pauline Valade avec Bruno et Jean (Actes Sud).
C’est donc la puissance narrative de Bénédicte Dupré La Tour, déjà saluée par une mention du public au prix Hors Concours 2024, qui a emporté l’adhésion des lecteurs-jurés.