La biographie filmée, communément appelée "biopic", est décidément à la mode. Deux auteurs qui auront joué un rôle important dans leur domaine respectif sont à l'affiche le 1er février : Allen Ginsberg, figure emblématique avec Jack Kerouac et William S. Burroughs de la Beat generation, dans Howl de Rob Epstein et Jeffrey Friedman, et le mangaka gekigaka Yoshihiro Tatsumi dans Tatsumi d'Eric Khoo. Pour ce dernier, le cinéaste japonais replonge dans le Japon occupé de l'immédiat après-guerre et adapte en dessin animé l'histoire du jeune Tatsumi, qui pour faire face aux problèmes financiers de son père publie dès 14 ans ses premières bandes dessinées. Inspiré de son autobiographie, Une vie dans les marges (deux volumes parus en octobre dernier chez Cornelius), et de son oeuvre (L'enfer, Cornelius, et ses mangas, parus dans différents recueils et regroupés sous le titre Good bye, Les larmes de la bête et Coups d'éclat chez Vertige Graphic), le film raconte sa rencontre avec son idole, Osamu Tezuka, le célèbre mangaka (traduit notamment chez Kana où paraît le 20 janvier Le chant d'Apollon), puis sa remise en question du manga dont il critique le contenu mièvre avant de créer en 1957 le gekiga ("images dramatiques"), destiné à un public adulte.
Dans Howl, qui tire son titre du poème écrit par Allen Ginsberg et édité en 1956 dans le recueil Howl and other poems (Bourgois), Rob Epstein et Jeffrey Friedman entrelacent trois thèmes distincts : le procès pour obscénité intenté à son éditeur en 1957, à la suite de la parution du poème images d'archives à l'appui ; des séquences d'animation inspirées par le poème ; et enfin le portrait de l'écrivain, interprété à l'écran par James Franco. Deux ouvrages sont parus l'an dernier sur la Beat generation : Beat Hotel : Allen Ginsberg, William Burroughs et Gregory Corso à Paris, 1957-1963 de Barry Miles (Le Mot et le reste) et Les écrivains de la beat generation de Jacqueline Starer (Editions d'écarts).