Arcade, la maison littéraire américaine créée en 1988 par Richard et Jeannette Seaver, bien connue en France pour son ouverture à la littérature étrangère en général et française en particulier, connaît de graves difficultés financières au point que sa vice-présidente, Jeannette Seaver, a déposé une “demande de protection conformément au chapitre 11 de la loi américaine sur la banqueroute” auprès de la Cour des faillites de New York.
L'éditeur américain souffre d'un contexte économique difficile auquel s'est ajoutée la mort en janvier dernier de son fondateur, Richard Seaver, à l'âge de 82 ans.
En dépit de plusieurs mois de lutte acharnée pour se réorganiser et trouver des investisseurs, son passif s'élève à 6,3 millions de dollars (4,47 millions d'euros), dont 2,4 millions de dollars (1,7 million d'euros) dus aux actionnaires et 1,6 million (1,15 million d'euros) de droits d'auteur non réglés, pour un actif de 4,5 millions de dollars (3,2 millions d'euros).
La société a aussi dû face à de lourdes dépenses : indemnité de licenciement du vice-président Cal Barksdale (35 000 dollars), procès intentés par l'auteur Steven Hodel pour 111 453 dollars de droits d'auteur impayés et par l'imprimeur Edwards Brothers pour 238 000 dollars.
Elle doit aussi près de 500 000 dollars à son distributeur Little Brown, qui appartient à Hachette Book Group USA, et a des dettes auprès des éditeurs britanniques Harper UK, Hodder & Stoughton, Orion, Random UK, comme du Canadien Key Porter Books et de l'Allemand Suhrkamp.
Depuis 1988, Arcade a publié près de 500 titres et 300 auteurs de 34 pays différents, de l'Albanie à la Somalie.
Il a notamment traduit Samuel Beckett, Bertolt Brecht, Ismaël Kadaré, Natalia Ginzburg, John Irving, Andreï Makine et Jean Rouaud.