Après avoir rappelé l’importance du prix unique pour le développement et le maintien des réseaux de librairies, l’éditrice a exprimé son admiration pour les éditeurs latino-américains, “ces héros qui travaillent dans des conditions beaucoup plus difficiles qu’en Europe”, et loué “ce sens de l’humour si particulier qu’ils sont capables de maintenir même dans la plus grande adversité”.
Réputée pour être très proche des écrivains qu’elle traduit, Anne-Marie Métailié a également rappelé qu’“un éditeur n’existe pas sans ses auteurs. Ils doivent être au centre de la maison, et nous devons nous occuper d’eux, même dans les moments où ils se comportent comme des enfants gâtés.”
Sociologue de formation, élève de Pierre Bourdieu, Anne-Marie Métailié est arrivée dans l’édition grâce à Jérôme Lindon, l'ancien P-DG des éditions de Minuit, qui lui a fait découvrir l’envers du décor. En 1979, elle fonde sa propre maison pour publier des sciences humaines avant de se tourner vers la fiction. Son catalogue compte aujourd'hui 193 auteurs issus de 23 pays dont une grande partie latino-américains. La maison publie entre autres le Portugais António Lobo Antunes, le Chilien Luis Sepúlveda, les Mexicains Paco Ignacio Taibo II, Enrique Serna et Antonio Sarabia, la Cubaine Karla Suárez et l’Argentine Eugenia Almeida.
Le prix du Mérite éditorial a été créé par la Foire du livre de Guadalajara dans le but de mettre en avant les figures de l’édition mondiale et leur vision du métier d’éditeur. Il a, par le passé, récompensé les Français Antoine Gallimard et Christian Bourgois.