Disparue en 2017, Simone Veil laisse derrière elle une empreinte politique indélébile. Mais aussi un vaste monument littéraire qui continue d’être alimenté. Dans son programme de rentrée, Albin Michel a annoncé publier le 28 septembre Pour les générations futures, un essai inédit sur la Shoah et sur la déportation de la famille de celle qui donna son nom à la loi sur l’IVG. 

Une réflexion sur la Shoah

Tiré d’une conférence donnée en avril 2005 à l’École normale supérieure à Paris par Simone Veil, alors membre du conseil constitutionnel, l’ouvrage y aborde « les thèmes et les préoccupations qui lui sont les plus chers: la mémoire de la Shoah, sa transmission aux nouvelles générations, le sort des enfants cachés, la réconciliation et la nécessaire unité européenne, le rôle de la fiction et de la jeunesse pour ne pas oublier les tragédies du passé », a confié son éditeur.

« Je suis tenté de dire que l'actualité rend plus importante encore (...) l'initiative d'Albin Michel, disait le fils de l'autrice, Pierre-François Veil, lors d'une présentation de la rentrée littéraire de cette maison d'édition début juin. C'est un gros travail qu'Albin Michel a fait, en lui donnant sa présentation, et en restant parfaitement fidèle au texte de cette conférence ». 

Préfacé par le philosophe Dan Arbib qui avait co-organisé la conférence, le texte retranscrit également les questions-réponses qui avaient été menées avec les étudiants. 

Une vie d’engagements

Avant de rejoindre la scène politique française et européenne, Simone Veil fut arrêtée avec sa famille à Nice le 30 mars 1944, alors qu’elle était âgée de 16 ans. Elle fut déportée, comme 1 500 juifs, à Auschwitz le 13 avril. Survivante de la Shoah, contrairement à ses parents et à son frère, son expérience est évoquée dans plusieurs ouvrages dont Une vie (Stock, 2007). En 2019, Les Arènes publient L’Aube à Birkenau de David Teboul, réalisateur avec qui Simone Veil s’était liée d’amitié. Y figuraient les différents segments de la vie de son amie, de son expérience des camps de concentration nazis à sa carrière politique, en tant que ministre de la Santé.

Décédée en juin 2017, Simone Veil est entrée au Panthéon le 1^er juillet 2018 « pour que ses combats, sa dignité, son espérance restent une boussole dans les temps troublés que nous traversons », déclarait alors le président de la République Emmanuel Macron.