204 auteurs s'opposent
Depuis que le PEN, dont l'une des missions est de défendre la liberté d'expression, a annoncé vouloir honorer Charlie Hebdo "pour sa détermination après l'une des attaques les plus nocives contre la liberté d'expression", la polémique enfle et le nombre d'auteurs contestant cet hommage ne cesse de croître. Selon Le Figaro, qui cite le magazine en ligne américain The Intercept, 204 auteurs anglo-saxons s'opposent désormais à la remise de la récompense à l'hebdomadaire, dont la rédaction a été décimée le 7 janvier dernier.
Joyce Carol Oates, Michael Odaatje, Francine Prose, Russell Banks ou Junot Diaz figurent ainsi parmi les signataires d'une lettre transmise à l'agence Associated Press fustigeant les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Accusant le journal de "se moquer d'une frange de la population française déjà marginalisée, assiégée et victimisée”, les 204 écrivains protestent aussi contre la décision du PEN : "Il y a une différence essentielle entre le fait de soutenir l'existence de discours dépassant le politiquement correct, et de récompenser avec enthousiasme ce type de discours."
Calmer le jeu
Peu après la publication de la tribune d'Alain Mabanckou, dans laquelle l'auteur rappelait que la "libre expression" faisait partie de "cette impertinence française véhiculée à travers sa culture et sa manière de percevoir le monde", le Britannique Salman Rushdie, fervent défenseur de Charlie Hebdo, avait attiré l'attention du PEN sur le texte du Franco Congolais. Comme le raconte L'Express, le président du PEN, Andrew Solomon, a alors jugé "qu'il serait une bonne chose que ce prix soit remis par une personne (extérieure au staff de PEN) qui comprenne la situation et apte à calmer le jeu."