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Alain Mabanckou remettra le prix du PEN à Charlie Hebdo

Alain Mabanckou - Photo Olivier Dion

Alain Mabanckou remettra le prix du PEN à Charlie Hebdo

L'écrivain franco congolais s'était élevé contre les auteurs anglo-saxons opposés à la remise du "PEN/Toni and James C. Goodale Freedom of expression courage Award" à Charlie Hebdo, qui sont désormais plus de 200.

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Par Marine Durand
Créé le 04.05.2015 à 19h58

Mardi 5 mai à New York, lors du gala du PEN American Center, Alain Mabanckou remettra à Charlie Hebdo un prix plus que controversé. L'écrivain franco congolais, prix Renaudot en 2006 pour Mémoires de porc-épic (Seuil), a été choisi par l'organisme américain pour décerner à l'hebdomadaire satirique français le "PEN/Toni and James C. Goodale Freedom of expression courage Award", selon L'Express. Alain Mabanckou n'a pas été sollicité au hasard : mardi 28 avril, l'écrivain s'était indigné, dans une tribune titrée "Il n'y a pas de France sans arrogance", du refus de six auteurs anglo-saxons de se rendre à la cérémonie à cause de la remise de ce prix.

204 auteurs s'opposent

Depuis que le PEN, dont l'une des missions est de défendre la liberté d'expression, a annoncé vouloir honorer Charlie Hebdo "pour sa détermination après l'une des attaques les plus nocives contre la liberté d'expression", la polémique enfle et le nombre d'auteurs contestant cet hommage ne cesse de croître. Selon Le Figaro, qui cite le magazine en ligne américain The Intercept, 204 auteurs anglo-saxons s'opposent désormais à la remise de la récompense à l'hebdomadaire, dont la rédaction a été décimée le 7 janvier dernier.

Joyce Carol Oates, Michael Odaatje, Francine Prose, Russell Banks ou Junot Diaz figurent ainsi parmi les signataires d'une lettre transmise à l'agence Associated Press fustigeant les caricatures de Mahomet publiées par Charlie Hebdo. Accusant le journal de "se moquer d'une frange de la population française déjà marginalisée, assiégée et victimisée”, les 204 écrivains protestent aussi contre la décision du PEN : "Il y a une différence essentielle entre le fait de soutenir l'existence de discours dépassant le politiquement correct, et de récompenser avec enthousiasme ce type de discours."

Calmer le jeu

Peu après la publication de la tribune d'Alain Mabanckou, dans laquelle l'auteur rappelait que la "libre expression" faisait partie de "cette impertinence française véhiculée à travers sa culture et sa manière de percevoir le monde", le Britannique Salman Rushdie, fervent défenseur de Charlie Hebdo, avait attiré l'attention du PEN sur le texte du Franco Congolais. Comme le raconte L'Express, le président du PEN, Andrew Solomon, a alors jugé "qu'il serait une bonne chose que ce prix soit remis par une personne (extérieure au staff de PEN) qui comprenne la situation et apte à calmer le jeu."

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