Vingt-six auteurs de différentes nationalités, parmi lesquels "des gagnants de prix Pulitzer ou du National Book Award", se sont joints aux six premiers protestataires et signent une lettre pour s'opposer à ce qu'ils considèrent comme "un prix récompensant les caricatures controversées" de l'hebdomadaire, indique le quotidien britannique Guardian. La lettre notamment signée par les Américains Joyce Carol Oates, Junot Diaz et Lorrie Moore, a été "datée du 26 avril et transmise à l'agence Assiociated Press", précise de son côté le site de Fox News.
Les signataires accusent Charlie Hebdo de "se moquer d'une frange de la population française déjà marginalisée, assiégée et victimisée", détaille le quotidien britannique, mais ils protestent aussi contre la décision du PEN : "Il y a une différence essentielle entre le fait de soutenir l'existence de discours dépassant le politiquement correct, et de récompenser avec enthousiasme ce type de discours."
Cette deuxième salve d'auteurs rejoint Peter Carey, Michael Ondaatje, Francine Prose, Teju Cole, Rachel Kushner et Taiye Selasi, qui ont annoncé dès dimanche boycotter la cérémonie du 5 mai en guise de protestation.
"Juste six auteurs qui cherchent à se faire mousser"
Depuis dimanche, la polémique grossit autour de la décision du PEN de décerner un "PEN/Toni and James C. Goodale Freedom of expression courage Award" à Charlie Hebdo "pour sa détermination après l'une des attaques les plus nocives contre la liberté d'expression". Dès lundi, Salman Rushdie a réagi vertement sur Twitter, n'hésitant pas à qualifier les six premiers opposants au prix de "mauviettes". "Le prix sera remis. Le PEN tient bon. Juste six mauviettes. Six auteurs qui cherchent à se faire mousser", a ainsi écrit l'écrivain britannique.
.@JohnTheLeftist @NickCohen4 The award will be given. PEN is holding firm. Just 6 pussies. Six Authors in Search of a bit of Character.
— Salman Rushdie (@SalmanRushdie) 27 Avril 2015
Jeudi, l'auteur des Versets sataniques a aussi rappelé sur le réseau social que Charlie Hebdo avait été désigné comme "le plus grand hebdomadaire anti-raciste" par le président de l'association SOS Racisme.