Il affirme ne pas avoir lu Le consentement, à paraître le 2 janvier chez Grasset, dans lequel l’éditrice raconte leur relation, alors qu’elle était âgée de 14 ans et lui d’une cinquantaine d’années. "Plus tard peut-être, lirai-je son livre, mais pas maintenant, ce qu’on m’en a dit me fait tant de peine, je n’ai pas la force," a-t-il déclaré, avant d’évoquer "la beauté de l’amour que nous vécûmes, Vanessa et moi".
Dans une interview donnée à l’Obs, Vanessa Springora s’est dit victime d’une "triple prédation, sexuelle, littéraire et psychique". "J’ai mis beaucoup de temps à me considérer comme une victime car justement j’avais été consentante, explique l’éditrice. Mais j’étais tout de même en dessous de la majorité sexuelle. J’aurais donc pu aller en justice, sauf qu’à chaque fois je me disais : "J’étais consentante." J’y ai repensé bien plus tard, il y avait prescription. Avec mon livre, j’ai entrepris autre chose, une réparation symbolique."
Le gouvernement réagit
Le ministre de la Culture Franck Riester s’est exprimé sur l’affaire dans une série de messages publiés sur Twitter. "Le Centre national du livre verse à certains écrivains une allocation pour compenser les difficultés financières liées au grand âge ou à la maladie. Gabriel Matzneff en est bénéficiaire. J’ai demandé au CNL de me fournir toutes les précisions sur cette situation. Je prendrai mes responsabilités," a déclaré le membre du gouvernement, qui souligne que "l’aura littéraire n’est pas une garantie d’impunité".
Le secrétaire d’Etat chargé de la protection de l’enfance Adrien Taquet a, pour sa part, confié au JDD que ses services enquêtaient sur les possibles suites judiciaires à donner à cette affaire.