Crise sanitaire

820 000 euros de pertes pour les éditeurs des Hauts-de-France

820 000 euros de pertes pour les éditeurs des Hauts-de-France

L'association des éditeurs de la région Hauts-de-France a mené une enquête auprès de ses adhérents pour estimer le manque à gagner causé par la mise à l'arrêt de la filière du livre.

Par Nicolas Turcev,
Créé le 10.04.2020 à 21h00

L'association des éditeurs des Hauts-de-France estime que les pertes liées au confinement de la population et à l'arrêt quasi-total de la filière du livre coûtera 820 000 euros à la filière régionale. L'organisation a interrogé 44 de ses adhérents, qui ont communiqué les chiffres correspondant au probable manque à gagner sur la période allant du 1er mars au 31 mai.

Les pertes pressenties sont reliées à trois facteurs : la fermeture des libraires et l'impossibilité de vendre les titres à paraître (210000 euros), l'impossibilité de vendre les titres déjà parus (420000 euros) et l'annulation des manifestations avec public (190000 euros).

L'association identifie par ailleurs huit structures en situation d'urgence absolue, où l'éditeur est en danger à titre personnel, ainsi que onze structures en danger à moyen terme, dont la survie et les emplois sont menacés. Au total, 29 postes seraient en péril.

"Tout un pan de l'industrie pourrait s'effondrer"

"Alors qu’il y a quelques semaines encore les éditeurs préparaient  avec  confiance  le  salon  Livre Paris à venir [annulé pour des raisons sanitaires, ndlr], cette enquête  révèle  comment  la  filière  édition  toute entière est gravement menacée, anéantissant possiblement dix années de développement. Sans un accompagnement fort à très court terme, c’est tout un pan de l’industrie culturelle en région qui pourrait bien s’effondrer", s'alarme l'association des éditeurs des Hauts-de-France.

L'organisme alerte également sur les reports et les annulations probables des prochaines sorties, causées par le décalage des offices prévu par les sociétés de diffusion-distribution. "Puisque  les  parutions  en  librairie  obéissent  à  un  calendrier  saisonnier,  des  livres  prévus  pour  une  sortie en avril  pourraient  ne  pas  trouver  leur  place  dans  les  offices  de mai et juin qui se calent sur la période estivale et la littérature qui l’accompagne. Certains livres, pourtant  prévus  au  planning  de  l’éditeur depuis un an,  pourraient  être  donc  annulés,  et  toutes  les  sommes engagées par l’éditeur perdues. Nul  doute  que  cette  situation  pèsera  sur  la  trésorerie des éditeurs diffusés", s'inquiète le syndicat régional.

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