« Nous n’irons pas à Angoulême », c’est le nom de l’appel au boycott signé par quelque 400 auteurs de BD en réponse au projet de fusion entre le Festival international de la bande dessinée d’Angoulême (FIBD) et l’entreprise 9e art+. Dans ce texte publié le 17 avril sur le site web de L’Humanité, les signataires rassemblés en deux collectifs d'auteurs (le Syndicat des travailleur·euses artistes auteur·ices et #MetooBD) menacent l’association du festival de ne pas participer à la prochaine édition en 2026 à cause de « la nocivité du contrat qui la lie avec la société du 9e Art+ » depuis presque 20 ans.
Des polémiques à répétitions
Cette société est visée par de multiples critiques révélées dans une enquête dans L’Humanité Magazine sur la gestion de l’événement dirigé par Franck Bondoux : le licenciement d’une salariée victime présumée de viol, le nouveau sponsor Quick décrié ainsi qu'un management toxique et une mauvaise organisation.

Alors qu'un appel à projet avait été demandé pour reprendre la gestion du FIBD, la dernière réunion de l’Association pour le développement de la BD à Angoulême (ADBDA) a plutôt montré les signes d'un rapprochement avec 9e Art+. Franck Bondoux est aujourd’hui directeur général du Festival d’Angoulême et fondateur de 9e Art+, la société privée qui organise le festival au titre d’une délégation.
Le ministère de la Culture avait affirmé en sortie de festival, qu'il sera « vigilant à ce que la marque FIBD ne fasse pas l'objet d'une appropriation par un acteur privé. »
Parmi les 400 signataires, on retrouve notamment des noms de la BD et du festival comme Blutch, Grand Prix du FIBD 2009, Julie Doucet, Grand Prix du FIBD 2022, Luz, Fauve d’Or 2025, ou encore Anouk Ricard, Grand Prix du FIBD 2025.

Les 400 bédéistes rappellent que ce sont les « travailleur.euses de la BD, auteur.ices, éditeur.ices, traducteur.ices, journalistes, critiques et les lecteurs qui font vivre le festival devenu un événement incontournable ». « Il serait inacceptable que la gérance de cet événement soit à nouveau confiée (…) à une entreprise qui soulève de nombreuses interrogations sur ses prérogatives », insistent-ils.
En l'absence d'appel à projets pour la gestion du festival et de dénonciation du contrat avec 9e Art+, un boycott aura lieu pour l’édition 2026, promettent-ils. « Sans nous, cette édition sera une coquille vide ! »