L'auteure de la série jeunesse "Max et Lili" (Calligram) domine le palmarès général des auteurs les plus empruntés en bibliothèque - Photo D. de Saint Mars-Calligram
1/8 Dominique de Saint Mars: "La bibliothèque est comme une deuxième maison"
Première du palmarès général des auteurs les plus empruntés en bibliothèque en 2017, la scénariste de la série Max et Lili raconte avec humour, tendresse et justesse les émotions des enfants depuis 26 ans.
Depuis vingt-six ans, la scénariste de la bande dessinée Max et Lili (Calligram) s’applique à mettre en mots les émotions et réflexions des enfants sous le dessin tendre et espiègle de l’illustrateur Serge Bloch. Alors qu’elle travaille sur le 118e tome, Max et Lili veulent rester en vacances, qui paraîtra en août 2018 chez Calligram, Dominique de Saint Mars conserve la 1re place du palmarès général des auteurs les plus empruntés avec 228700 prêts. Un succès sans comparaison qui domine largement le classement depuis plusieurs années (152128 prêts en 2017, 128 000 prêts en 2016) et auquel les bibliothèques ont participé dès les premiers pas de Max et Lili en 1992.
La bibliothécaire Christine dans "Lili a peur des contrôles" de D. de Saint Mars et Serge Bloch (Calligram, 2000)- Photo CALLIGRAM
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"Le succès de la série a vraiment démarré avec l’affaire Dutroux en 1996. Tout le monde s’est jeté sur Lili a été suivie (Calligram, 1994) parce que c’était le seul livre qui parlait des abus sexuels qu’on trouvait en bibliothèque", relate Dominique de Saint Mars. Attachée aux rencontres avec ses petits lecteurs – d’indispensables "bains d’enfants", comme elle aime les appeler –, l’auteure de 68 ans a maintenu au fil des années une relation privilégiée avec les bibliothèques qu’elle considère "comme une deuxième maison". Celle où "il n’y a pas de notes" et où Lili est accueillie avec bienveillance par Christine, personnage inspiré par l’une des bibliothécaires de l’établissement Rainer-Maria Rilke (Paris, Ve). "J’allais déjà dans les bibliothèques quand j’étais à Astrapi" se souvient l'ancienne journaliste qui animait la rubrique "Parents-enfants" entre 1981 et 1997 en compagnie de l’illustratrice de Tom-tom et Nana Bernadette Després.
Ses bibliothèques favorites
Max et Lili à la bibliothèque de l'école publique de la rue Littré (Paris, 6e)- Photo D. DE SAINT MARS
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"Dès que je vais à un endroit, je vais voir la bibliothécaire". Avec plaisir, elle dresse une liste – non exhaustive bien entendu – des bibliothécaires qui l'ont marquée : Arab Boudine, le "poète et magicien" de la bibliothèque Marguerite Yourcenar de Rosny-sous-bois (Seine-Saint-Denis), Sandrine Foujanet, la bibliothécaire de l’école publique de la rue Littré (Paris, 6e) où les couvertures fatiguées et les pages écornées des Max et Lili "parle d’eux-mêmes", plaisante l’auteure. Mais aussi Anne-Claire, Sylvie et Danièle à Paris, Adriane à Puteaux (Hauts-de-Seine), Vigdis à Ploubalay (Côtes-d'Armor), Isabelle à Grimaud (Var), Marie-Laure à Carbon-Blanc et Cécile à Bègles (Gironde), ou encore Lucita, bibliothécaire à Capesterre-de-Marie-Galante en Guadeloupe. Un lien chaleureux qui s’étend au-delà du pays jusqu’à l’île de Ko Samui, en Thaïlande, où l’école française Jungle Samui a récemment donné le nom de Dominique de Saint Mars à sa bibliothèque.
L’auteur de La plus précieuse des marchandises (Seuil), récemment porté à l’écran par Michel Hazanavicius, brosse dans Quand la terre était plate le portrait de sa mère Suzanne, et raconte la toile de fond d’une époque et d’une famille de juifs d’Europe de l’Est qui a dû fuir les pogroms puis survivre l’horreur de la Shoah.