Kenza Cherif Falani est issue d'une grande famille de l'aristocratie marocaine. Son grand-père Abbas, qui l'a élevée depuis la mort accidentelle de ses parents, a été proche du Palais royal, gouverneur de Casablanca, puis de Tétouan. Sa grand-mère était une descendante du Prophète. Kenza a fait de solides études, en français au lycée Lyautey, et a appris l'arabe littéraire par tradition. Elle a même pensé s'installer en France, où elle vivait avec Alexandre. Mais on lui a refusé un visa permanent, et elle n'a pas voulu se faire épouser « pour les papiers ». Elle est donc rentrée au pays, où elle ronge son frein, reprenant sa vieille relation avec Karim, un bellâtre pas très futé.

Elle y a aussi retrouvé Fatiha, son amie de jeunesse, malgré leur différence de milieu. Fatiha est la fille de leur bonne, Milouda, et elle est allée à l'école publique, en arabe. Abbas n'aime pas qu'elles se fréquentent, mais Kenza, rebelle, n'en a toujours fait qu'à sa tête. Elles vivront nombre d'épreuves ensemble, jusqu'à ce que « l'amour » de Karim les brouille et les sépare. Mais pour chacune, tout s'achèvera par un happy end, et la poule aura trouvé son cumin... C'est-à-dire son prince charmant. À travers cette histoire, Zineb Mekouar brosse un portrait rare de la société marocaine urbaine d'aujourd'hui. Centré autour de la sexualité (frustrée) des garçons, du mariage, de la virginité des filles, de l'avortement (illégal), des disparités sociales. En dépit d'un système narratif où le lecteur se perd longtemps, c'est original, intéressant, et l'on s'attache à ses héroïnes.