Le jury du prix Jan Michalski a récompensé, mercredi 4 décembre, Zeruya Shalev pour son roman
Douleur, paru en 2017 chez Gallimard, traduit de l'hébreu par Laurence Sendrowicz. La cérémonie de remise a eu lieu à Montricher, en Suisse romande, là où siège la Fondation Jan Michalski pour l'écriture et la littérature. La lauréate a reçu 50000 francs suisses (45687 euros) et
«une œuvre d'art spécialement choisie à son intention».
Dans
Douleur, l'écrivaine israélienne présente Iris. Grièvement blessée dans un attentat terroriste dix ans auparavant, elle a su reprendre une vie normale, entre son poste de directrice d'école et sa vie de famille. Alors que des doutes l'assaillent sur sa relation avec son mari et ses enfants, elle reconnaît en son nouveau médecin Ethan, l'homme qui l'avait quittée et l'avait laissée plus meurtrie encore qu'elle ne l'avait été par ses blessures.
Déchirures intimes
Le jury a reconnu
«un roman vertigineux dans lequel l'auteure explore les territoires physiologique et émotionnel de la souffrance, où le passé et le présent des personnages sont inextricablement liés. Zeruya Shalev est une écrivaine singulière, dont l'écriture à la fois déliée et tendue, acérée et poétique, nous a donné un récit délicat dans sa violence, une histoire d'amours entêtées mêlant plusieurs générations. Cette histoire de déchirures intimes qui épouse, par strates successives, l'évolution de la société israélienne est aussi le roman cicatriciel d'un pays.»
La lauréate l’a emporté face aux deux autres finalistes Francesca Melandri (
Tous, sauf moi, traduction par Danièle Valin, Gallimard 2019) et Patrik Ourednik (
La fin du monde n'aurait pas eu lieu, Allia, 2017). Elle succède à Olga Tokarczuk,
prix Nobel de littérature 2018, qui avait reçu
cette récompense littéraire pour
Les livres de Jakób, publié aux éditions Noir sur Blanc et traduit par Maryla Laurent.