Chairs de nos chairs. Dans cette histoire filiale aussi violente que sublime qui se déroule sur l'île de La Réunion, il est question de trois destins liés et des répercussions des violences intrafamiliales. Lorsque Irina, 12 ans, tombe enceinte, sa mère la met à la porte. « Chez moi, c'est pas pour les chiennes ! » La jeune fille quitte alors son « pays de sable blanc » et sa « chambre rose » et se réfugie un temps chez son père, dans une baraque en bois construite dans la boue de l'îlet Mafate-Amboua. Puis elle apprend le métier de coiffeuse avec Irène, se marie avec le frère de celle-ci, et élève son fils Hérivélo. Mais dans cette famille non plus, la vie n'est pas toute rose. Bientôt Irène meurt sous les coups de son mari, un jour où leur fille Ikala n'est pas là pour s'interposer entre la violence de son père et le corps de sa mère.

Parmi les personnages de ce roman choral, trois vivent ainsi des enfances terriblement difficiles et vont devoir survivre, pardonner et se reconstruire. Au-delà de l'aspect tragique de son récit, l'auteur réunionnais Vincent Constantin parvient à traduire la complexité de ses personnages à travers une langue directement inspirée du créole, riche en images et mélodieuse. « Avant, y'avait un soleil en moi, c'était le jumeau du grand soleil. Y avait la lune aussi, son silence montait pour trouver le silence de la grande lune. » Dans le battant des lames offre une expérience de lecture singulière, captivante et profondément touchante.