5 AVRIL - HISTOIRE Inde

Dès 1947, Nehru, premier Premier ministre de l'Inde libre, se fixait pour objectif la récupération pacifique par son pays de son intégrité territoriale. C'est-à-dire la fin des Comptoirs que détenaient encore certaines puissances coloniales occidentales, surtout sur les côtes sud du pays. La France, au terme de bien des manoeuvres dilatoires, consentit, en 1954 et alors que Chandernagor avait déjà fait sécession en 1949 par référendum, à rétrocéder à l'Inde de jure ses quatre Comptoirs restants, parmi lesquels la très symbolique Pondichéry. Mais ce n'est qu'en 1962, après les accords d'Evian et la décolonisation de l'Afrique noire, que les Comptoirs de l'Inde redevinrent de facto indiens.

Il n'en alla pas de même pour le confetti de Goa, sur la côte du Karnataka, capitale de l'Empire portugais d'Orient depuis sa fondation en 1510 par Albuquerque. Celui-ci poursuivait l'oeuvre de Vasco de Gama (1469-1524), découvreur de la route des Indes en 1498 lorsqu'il aborda un peu plus au sud : dans le Kerala, à Calicut. Ce n'est qu'en 1961 que les troupes indiennes purent récupérer Goa, reconquise sur le Portugal de Salazar.

Et c'est justement pour commémorer, cinq siècles après, le premier débarquement de Vasco de Gama en Inde que l'historien indien Sanjay Subrahmanyam a consacré à l'explorateur portugais sa première biographie made in India. Un personnage dont on ne sait que peu de chose, si ce n'est qu'il a effectué trois voyages vers les Indes portugaises, en fut nommé vice-roi et y mourut, à Cochin.

L'accueil au Portugal de cette biographie semble avoir été plutôt frais. Mais la personnalité de son auteur, son parcours atypique sont des paramètres à prendre en compte pour comprendre sa démarche, son travail, et juger du résultat. Innovant, décapant, un peu technique parfois, et qui ne va pas, justement, jusqu'au terme de l'aventure portugaise en Inde, en 1961.

Né dans une famille tamoule de hauts fonctionnaires, élevé à Delhi où il a été professeur d'histoire économique, Subrahmanyam est considéré comme l'un des maîtres de la "world history », étiquette à quoi il préfère celle d'"histoires connectées ». Sa spécialité consiste dans l'étude des rapports entre les cultures, lorsqu'elles ont commencé à entrer en contact aux XVIe et XVIIe siècles. Son nouvel ouvrage, Three ways to be alien, est prévu chez Alma éditeur l'année prochaine.

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