Justice

Une poétesse arabe israélienne condamnée à 5 mois de prison

Darine Tatour - Photo ©Capture d'écran - Pen Club

Une poétesse arabe israélienne condamnée à 5 mois de prison

Darine Tatour est a été reconnue coupable d’incitation à la violence et de soutien à une organisation terroriste selon un tribunal israélien.

Par Cécilia Lacour,
avec AFP Créé le 31.07.2018 à 18h00

Un tribunal israélien a condamné mardi 31 juillet Darine Tatour, une poétesse arabe israélienne, à cinq mois de prison. Elle a été reconnue coupable d'incitation à la violence et de soutien à une organisation "terroriste" dans des poèmes publiés sur les réseaux sociaux, a indiqué le ministère israélien de la Justice.

Selon l'acte d'accusation, Darine Tatour a publié en octobre 2015 —alors qu'Israël, Jérusalem et les territoires palestiniens étaient en proie à des violences— une vidéo dans laquelle on l'entend lire son poème "Résiste, mon peuple, résiste-leur", illustré avec des images d'affrontements entre Palestiniens et forces israéliennes. "Je ne me contenterai pas d'une solution pacifique, je ne baisserai pas mes drapeaux, jusqu’à ce que je les expulse de ma terre (...) Résiste aux vols du colon et suis la caravane des martyrs", proclame-t-elle.

Le tribunal du district de Nazareth l'a aussi reconnue coupable de soutien au groupe Jihad islamique, deuxième force islamiste à Gaza derrière le Hamas. Selon les attendus du procès, Darine Tatour a cité un communiqué du Jihad islamique appelant à "la poursuite de l'Intifada dans chaque recoin de la Cisjordanie", territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans, et a apporté son soutien à ce mouvement.

Arrêtée le 11 octobre 2015 et inculpée le 2 novembre de la même année, la poétesse a été condamnée à 5 mois ferme et 6 mois de prison avec sursis et doit commencer à purger sa peine le 8 août. Son avocate Gabi Lasky a annoncé son intention de faire appel. 

Le Pen Club international a pris la défense de la poétesse en mai dernier et a assuré dans un communiqué que "Darine Tatour a été reconnue coupable pour avoir fait ce que font les écrivains tous les jours: nous utilisons nos mots pour défier pacifiquement l’injustice".

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