Qu’arrive-t-il à Gros-lapin ? Il veut quelque chose, mais quoi ? Matérialisée par une petite bestiole rose qui court partout, l’envie le mène par le bout du nez. Son ami l’écureuil vient sonner à la porte. Lui au moins sait ce qu’il veut : boire un thé et surtout "parlerparlerparler". Bonne pâte, Gros-lapin accepte, mais, le nez dans la tasse à thé, il n’a pas vraiment envie de "papoterpapoterpapoter". Voilà que le téléphone sonne. Une voix suave cherche à lui vendre un fauteuil en forme de carotte assorti de son canapé salade. Bis repetita : ce que veut Gros-lapin ne correspond pas à ce qu’aimerait la vendeuse. Peu consumériste, il se contente volontiers de son canapé "qui est très bien là avec sa forme de canapé". Direction la salle de bains. Gros-lapin aurait-il envie d’y buller un peu ? Non, pas vraiment non plus. Ah, c’est embêtant à la fin de ne pas savoir ce qu’on veut. Les bras chargés de montagnes de gâteaux, c’est au tour de l’ami tamanoir de lui rendre visite. Sa grosse envie de sucré ne fait pas un pli ! Hélas Gros-lapin frétille mollement devant les gâteaux. Euréka, soudain il trouve. File au garage, et hop ! attrape au passage un chapeau de paille et trois bidules qu’il fourre dans une valise. Cette fois, c’est clair et net : il a envie de vacances. Cette histoire drôle et truffée de néologismes signée Ramona Badescu, pointe notre désir légitime de paresser au soleil. Bonne bouille des personnages, détails croquignolets, l’illustration de Delphine Durand n’est pas en rade. Un album qui tombe à pic au moment où nous aussi aurions bien besoin d’un bon bol d’air.
Fabienne Jacob