On espère pour Ingrid Seyman, la romancière, que l'histoire de son héroïne et narratrice, Esther, n'est pas inspirée de sa propre enfance. Quoiqu'on en doute un peu, tant cela sonne juste.

Esther, donc, est née « de droite, dans une famille de gauche », dans les années 1970. Chez les Dahan, une famille de soixante-huitards névrosés, asociaux, qui vivent à poil sauf les rares fois où ils reçoivent, en gandoura Babeth, la mère est en révolte contre tout. Patrick, le père, pied-noir qui voue un culte à « son » pays perdu, culpabilise parce qu'il est sous-directeur d'une banque à Marseille. Comme pour compenser, il tyrannise les siens, leur impose des listes de choses à faire délirantes. Il finira chez les cinglés. Bien qu'il ne le soit pas vraiment, il se considère comme juif, tandis que sa femme est catholique. Leur fils Jérémy, on ne se sait pas trop : un peu retardé, il vit dans sa bulle. Mais les deux gamins vont à l'école Sainte-Jeanne-d'Arc, où Esther, brillante élève, exigera de se convertir et d'être baptisée !

Impossible de résumer toutes les péripéties de ce roman loufoque, avec son humour à froid, dont on sent qu'il pourrait basculer à chaque instant dans le drame.