Aurélie Champagne a un nom de star et une histoire a priori romanesque. Abandonnée par son père, elle part sur les traces de cet homme qu'elle n'a jamais connu. Un voyage qui la ramène au cœur de ses racines, à Madagascar. Ce pays si lointain lui fait l'effet d'un choc, qui provoque l'écriture d'une nouvelle. Or la mort déjoue ce plan initial débouchant sur un premier roman. Quand David Diop suivait les tireurs sénégalais dans les tranchées de 14-18, la jeune quadra ravive le souvenir d'autres soldats oubliés : les Malgaches. Trois mille d'entre eux sont propulsés dans la réalité de la Seconde Guerre mondiale. Ils font partie des nombreux indigènes partis rejoindre les rangs français, mais leur combat ne sera pas reconnu.
Ainsi, Ambila découvre l'ambivalence humaine. « Il avait senti la terreur ramper dans les boyaux de ses camarades. » Dans l'enfer des Ardennes, « personne ne s'attendait à survivre ». Ni à se retrouver dans des camps de transition, aux conditions déplorables. Ambila finit par rentrer au pays, mais la guerre et la colonisation laissent des marques indélébiles. « J'ai changé. L'esprit qui fait ma personne n'est plus le même. » Il en va de même de sa terre natale. La colère gronde et suscite un soulèvement malgache en 1947.
« Il fut un temps où les hommes et les animaux étaient égaux. » En ces temps, les hommes se transforment plutôt en animaux. Ambila a tout perdu, si ce n'est son envie de racheter le cheptel paternel. Ces zébus symboliques faisaient autrefois la fierté familiale. Quel en est le prix ? Celui de son âme ? « Nous Malgaches, Ne laissons pas la haine entrer. Soyons un seul cœur. »
Zébu boy
Monsieur Toussaint Louverture
Tirage: 6 000 ex.
Prix: 19,90 euros ; 256 p.
ISBN: 9791090724754