Albert Einstein reste l’incarnation de la théorie de la relativité, la mécanique quantique ou la formule E = mc2, qui contribuèrent à son prix Nobel de physique, en 1921. Sa bonne bouille en a fait un personnage hautement sympathique, mais qui était-il dans sa vie privée ?
Laurent Seksik a déjà soulevé un pan de mystère quant au père de famille dans Le cas Eduard Einstein (Flammarion, 2013, J’ai lu). Marie Benedict enfonce le clou, avec une biographie romancée de Mileva Maric, sa première épouse. Alors qu’elle est sur le point de s’éteindre, celle-ci "fouille le passé en quête de réponses, telle une archéologue minutieuse". Une façon de raviver une existence, promise à un bel avenir. En cette fin de XIXe siècle, Mileva - surnommée affectueusement Mitsa - est admise à l’université de Zurich. Elle fait partie des rares femmes à rejoindre la promotion de physique et mathématique.
C’est là que cette élève serbe, déterminée, rencontre Albert Einstein, qui lui propose de former "le couple bohème idéal, égaux en amour et dans le travail". Mais lorsque Mileva tombe enceinte, il affiche un tout autre visage. Brusquement, elle est condamnée à rester dans l’ombre. "J’ai endossé le rôle d’amante, de mère, d’épouse et de partenaire scientifique cachée. J’ai souffert en silence, sacrifié mes ambitions." Une phrase symbolique pour tant de femmes qui ont subi le même sort. C’est pourquoi cette histoire, très romancée, dépasse largement le cas de Mileva Maric. K. E.