Dominique Papin, bibliothécaire et enseignante à l’université du Québec, vient de publier une synthèse basée sur 29 de ces études menées au cours des dernières années, notamment aux Etats-Unis, en Grande-Bretagne, en Australie et en France.
Mettre en évidence des corrélations
Aucune étude n’arrive à démontrer un lien de cause à effet entre l’apport des bibliothèques et la réussite des étudiants. Ces enquêtes permettent cependant de mettre en évidence des corrélations entre l’apport des bibliothèques, mesuré principalement par les formations aux compétences informationnelles qu’elles dispensent, le recours à leurs collections et le temps de présence des étudiants en bibliothèque, et la réussite étudiante, évaluée par les notes finales obtenues, le nombre d’étudiants poursuivant leur cursus et la persévérance.
Une enquête menée en 2015 à l’université du Nebraska–Lincoln, aux Etats-Unis, a par exemple trouvé une corrélation entre de bonnes notes et l’utilisation des ressources de la bibliothèque, principalement pour les étudiants en sciences humaines et sociales. Un autre travail, toujours au Etats-Unis, a montré en 2014 que 56 % des 15 000 étudiants du panel ayant suivi le cours de formation documentaire avaient été diplômés, tandis que seulement 30 % de ceux qui n’avaient pas suivi ce cours avaient obtenu leur diplôme.
Réponses contradictoires
Cependant, les études donnent parfois des résultats contradictoires, signe de la complexité à fournir une démonstration quantifiée sur cette question. Difficile, par exemple, de mettre en évidence un lien entre les moyens attribués à la bibliothèque (effectifs, budget) et la réussite des étudiants.
En France, la principale enquête de ce type a été réalisée en 2012 par Marie-Dominique Heusse et Romain Fantin sur le réseau des bibliothèques de l’université de Toulouse. Cette étude statistique portant sur 23 000 étudiants a mis en lumière une forte corrélation entre l’emprunt de livres en bibliothèque et la réussite étudiante au cours des trois années de licence.